Législatives de Janvier 2023 : le parlement, pas une poubelle des transhumants « sans niveau »

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Dans le Bénin de la Rupture, des ruptures osées et parfois douloureuses, mais pour le bien collectif ont été faites. Au-devant de la scène, le Président Patrice Talon. Un chef d’orchestre qui a accepté porter le chapeau du risque afin de retrancher des habitudes les maux qui entravent le développement du Bénin. C’est le sens des courageuses réformes politiques et institutionnelles. Singulièrement, le Chef de l’État a imprimé un nouveau rythme dans l’animation de la vie politique.

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Depuis la 7ème législature, des lois ont été votées pour anoblir l’espace politique et faire de la politique un outil au service du développement. Bienvenue donc à la réforme du système partisan fondée sur un esprit et des valeurs. De grands ensembles politiques à ancrage national devraient émerger en remplacement aux petits partis et clubs électoraux qui ont longtemps pollué la vie publique au Bénin.

La vertu devrait aussi pousser dehors le vice de l’instabilité politique chez les acteurs. Les critères de choix de l’électeur ne devraient plus être motivés par l’argent et autres que l’offre politique des partis. Si les lois ont ainsi tracé les sillons et que les acteurs politiques semblaient y adhérer, le spectacle auquel le peuple assiste depuis quelques semaines prouve que le pays n’est pas encore sorti de l’auberge. En cette veille des élections législatives de janvier 2023, la vie publique est de nouveau polluée par une actualité politique prise en otage par des acteurs politiques soudainement frappés par le virus de la transhumance. Et pourtant, l’on croyait qu’ils étaient guéris. Le sport favori est de retour.

Le vaccin de la réforme du système partisan semble être de nouveau inefficace contre la mutation des gènes responsables de la pagaille entretenue par certains acteurs. Démission isolée, démissions collectives, communication creuse, adhésion, rupture des accords…. Tout et absolument tout se retrouve dans la sauce indigeste des acteurs politiques qui ont pour point de repère le scrutin législatif prochain. Trop de plaisantins et amuseurs de galerie ont envahi l’arène politique.

Dans la Cour de la mouvance présidentielle, la situation est presque électrique au sein des deux grands blocs. Les va-et-vient incontrôlés des militants les plus simples aux figures de poigne s’observent entre le Bloc Républicain et le nouveau-né UP Le Renouveau. La formule magique consacrée qui est utilisée à temps et à contretemps par les artisans du nomadisme politique est : « Je démissionne par convenance personnelle ».

La plupart des transhumants politiques n’ont d’ailleurs aucune raison convaincante pour justifier leur démission tout comme ils n’en ont aucune pour expliquer leur adhésion à la nouvelle formation. Un véritable tohu-bohu est installé par certains acteurs politiques des deux blocs à 100 jours des législatives. Les valeurs éthiques et morales prônées par la réforme du système sont systématiquement foulées aux pieds.

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Peu importe les critiques, les transhumants politiques qui organisent cette pagaille et rendent illisible le jeu politique sont mus par la seule idée de se faire une place au parlement dès janvier prochain. Si personne ne dénie le droit aux citoyens qui satisfont aux exigences de la loi de nourrir des ambitions et de se porter candidat à une élection, la danse de la transhumance politique qui froisse l’esprit de la réforme du système partisan avec un mépris pour les considérations idéologiques est une équation.

Finalement, il s’agit d’un reniement d’une identité politique. Le comble, nombre de gens parmi ceux qui offrent ce spectacle piteux n’ont aucune maîtrise du rôle d’un parlementaire. Nombre parmi eux ont un passé lourd de passifs qu’ils cherchent à dissimuler en allant au parlement.

Par ailleurs, les jeunes qui se retrouvent dans ce jeu de transhumance politique cachent très mal leur obsession pour le pouvoir législatif. Devenir député quoi que cela coûte. C’est le slogan de certains de ces jeunes parfois bardés de grands diplômes mais au fond  »sans niveau ».

Or, avec la nouvelle donne impulsée par le Président de la République, le Bénin a besoin d’un parlementaire saint avec des députés capables de lire, de comprendre, de faire des débats de qualité et de voter des lois à la hauteur des enjeux de débloquer. Les partis politiques sérieux qui veulent préserver leur crédibilité doivent être pointilleux dans les positionnements sur les listes.

Entre les têtes vides, mais apparemment pleines par le nombre de diplômes obtenus et les transhumants politiques rongés par un lourd passif, les partis politiques devront arbitrer pour ne choisir ni l’un ni l’autre. Car tôt ou tard la justice va rattraper ceux qui ont des choses à se reprocher. Le nomade qui a claqué la porte aujourd’hui va claquer la porte demain.

Quoiqu’il en soit, c’est le Président de la République Patrice Talon qui, on l’imagine, doit avoir mal dans sa peau au vu de ce spectacle qui marque une rupture avec la réforme du système partisan. D’ailleurs, selon des sources proches du cercle restreint du Chef de l’État, les transhumants politiques n’auront leurs yeux que pour pleurer. Le mot d’ordre serait « Zéro place pour les transhumants ». Bientôt la désillusion ? Oui, pourrait-on dire…

Brivaël Klokpê Sogbovi

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