Législatives de dimanche prochain: la voix du Conseil Electoral, gage d’assurance pour le peuple

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Dans sa nouvelle configuration, la Commission Électorale Nationale Autonome (Cena) est composée de deux organes. Il s’agit du Conseil électoral (Ce) et la Direction générale des élections (Dge). Dans l’esprit du législateur, il fallait séparer les fonctions politiques et techniques. La loi a aussi tracé les couloirs de fonctionnement des deux structures afin de garantir une gestion rationnelle des processus électoraux au Bénin. Dans le cadre des prochaines élections législatives qui auront lieu le dimanche 8 janvier, c’est donc cette Cena qui est aux manettes dans l’organisation matérielle. Si jusqu’ici tout se passe bien conformément au calendrier électoral édité, les Béninois observent, dans le silence, les actions des deux sous-sections qui composent désormais la Cena. Entre le Conseil électoral et la Direction générale des élections, une fine complicité doit être la norme de fonctionnement. Mais, dans l’esprit du législateur, le Conseil électoral a une prépondérance de voix certaine tout au long des processus électoraux. Il ne s’agit pas de dualité entre Conseil Electoral et Direction générale des élections. Il s’agit plutôt d’une cohabitation douce dans laquelle la Dge est censée avoir pleine conscience qu’elle a une figure tutélaire qui s’appelle Conseil Electoral. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que le recrutement du Directeur général des élections est confié aux cinq membres du Conseil électoral. La reconnaissance du CE comme figure tutélaire, n’embrigade pas la Dge dans une complexité ni un rapport de dominé ou de soumis. Au contraire, il s’agit d’une onction qui crédibilise et valorise les actions de la branche technique de la Cena. L’article 19 de la loi n° 2019-43 du 15 novembre 2019 portant code électoral en République du Bénin a suffisamment précisé les attributions du Conseil électoral. Selon cet article, le Conseil électoral veille à la bonne organisation des scrutins et à la sincérité des votes ; adopte le règlement intérieur de la Cena ; approuve le programme d’activités de la Direction générale des élections ; approuve les projets de budget élaborés par la Direction générale des élections ; approuve les rapports d’activités du Directeur général des élections ; organise des concertations avec toutes les parties prenantes au processus électoral ; informe l’opinion du chronogramme de chaque élection ; examine les dossiers de candidature, valide et publie les candidatures; adresse toute communication nécessaire aux candidats et aux partis ; s’assure de la mise en place, à temps, du matériel électoral et des documents électoraux ; veille à la publication et à la notification aux personnes concernées, de la liste des membres des postes de vote et d’autres agents électoraux ; supervise les opérations de vote et la centralisation des résultats ; publie les résultats provisoires des élections législatives et de l’élection du Président de la République et les transmet à la Cour constitutionnelle, etc. Au regard des dispositions légales, le Conseil électoral assume des fonctions dominantes dans la gestion des processus électoraux. Le président du CE et ses membres ont donc une lourde responsabilité. Mais assument-ils vraiment cette fonction dominante ? Ou encore, sont-ils présents et bien en vue là où ils devraient l’être pour rassurer les Béninois ? La réponse à cette question peut paraître mitigée au regard du traitement médiatique fait de certaines activités de la Cena. Loin d’un conflit d’attributions, pour une élection majeure comme celle des législatives, les membres du Conseil électoral doivent se positionner comme les interlocuteurs privilégiés des médias, des partis politiques et de toutes les autres parties prenantes au processus électoral. La réussite ou l’échec d’un processus électoral, au regard de la loi, sera plus imputable aux membres du Conseil électoral et moins à ceux de la Direction générale des élections. Certains observateurs ont eu l’impression que le CE est transparent à l’occasion de certains rendez-vous clés du processus électoral comme par exemple l’étape du colisage des matériels électoraux destinés aux opérations de vote à l’intérieur des communes. Bien malin qui pourra affirmer avoir vu les traces du Conseil électoral à cette étape importante où le peuple a besoin d’être rassuré par une voix faisant office de figure tutélaire. Ce qui est presque une évidence est que le Conseil électoral ne transparaît nulle part dans les informations servies. Or, la question de la gestion du matériel électoral relève d’une prérogative du Conseil électoral. Pourquoi les cinq membres sont si silencieux alors qu’ils devraient être là, bien en vue, au premier plan dans l’action pratique et l’information ? Sacca Lafia, le président de la Cena, devra entraîner ses collègues du Conseil électoral à rendre visibles les actions. Leur voix prépondérante porte et aura l’avantage de rassurer un peu plus les populations.

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B. K. S

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