Location du restaurant du ministère des Affaires étrangères à un particulier: 30 mille francs, trop petit, le coût du loyer choque

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Un coût de concession dont on pouvait se passer pour opter pour une œuvre purement sociale. Autant s’en passer pour faire un cadeau à un agent économique en quête de chiffres d’affaires. En effet, à travers une convention de concession signée depuis 26 août 2019, le restaurant du ministère des Affaires étrangères a été cédé aux établissements « Coges Sarl » représenté par Madame Jacqueline Ablanvi Akpaka. Le coût de concession porte sur une redevance mensuelle de trente mille (30.000) francs CFA. L’espace mis en concession, faut-il le rappeler, est un patrimoine du ministère des Affaires étrangères (Mae). Le restaurant est construit sur les fonds publics et se situe sur le domaine du Mae. À la date de la signature de la convention, «Coges Sarl», la société concessionnaire a bénéficié d’un espace de restaurant comprenant une salle de restauration intérieure climatisée, une grande terrasse extérieure, une cuisine, un magasin de stockage, un point d’eau, un évier, trois laves mains, deux toilettes et un espace vert. Par ailleurs, l’espace mis en concession est équipé en matériels et mobiliers tels que : congélateurs géants de grande capacité, baguettes en bois local, siège et dossier bourré recouverts de simili cuir, brasseurs à la salle VIP, chaise haute pour le comptoir en bois massif, chaises en acrylique, chaises en bois local de deux places, climatiseur, dishes en cuisine, étagères, collecteur de déchets, régulateurs, etc. Il s’agit déjà en 2019, d’un lourd investissement effectué par le Ministère des Affaires étrangères pour ériger le restaurant destiné au personnel. C’est sans doute l’attrait de cet espace et la qualité des équipements en matériels et mobiliers qui ont poussé Les établissements Coges sarl à sauter sur l’opportunité en apprenant que le Mae s’apprêtait à mettre en concession l’espace pour des services de restauration. Si le contrat a fixé les droits et obligations opposables à chacune des parties contractantes, d’une façon rigoureuse, il reste quand même une faiblesse qui saute à l’oeil. La convention signée par  »Coges sarl » porte préjudice aux intérêts du contribuable public. La faiblesse de la convention se situe au niveau du coût des redevances mensuelles. 30.000 francs CFA, c’est le coût à payer par la concessionnaire du restaurant tout équipé et meublé aux frais du contribuable. Louer un restaurant bien implanté dans une zone institutionnelle au cœur de la ville de Cotonou à trente mille francs CFA par mois un  »gros péché ». D’ailleurs, dans l’environnement administratif immédiat du Ministère des Affaires étrangères, aucune charge locative d’un restaurant ou d’un centre de commerce n’est plafonnée à 30 mille francs CFA. Qu’il s’agisse des institutions publiques ou des locaux mis en bail par des particuliers, plus aucun local n’est cédé à ce prix. Surtout si l’espace mis en concession est équipé et entièrement meublé comme c’est le cas du restaurant du Mae, il n’est pas possible de pratiquer une redevance mensuelle de trente mille francs CFA. Et pourtant, c’est bien ce prix qui est retenu dans le cadre de la convention entre le Mae et les établissements Coges SARL. L’article 15 de la convention prévoit en effet la possibilité d’une révision de la redevance à chaque renouvellement de contrat. Mais jamais, l’autorité contractante du Mae n’aura enclenché et fait aboutir une procédure de révision à la hausse du coût de cession mensuelle du restaurant. Madame Jacqueline Ablanvi Akpaka directrice des établissements Coges SARL a donc continué de payer les 30 mille francs CFA comme coût mensuel de location d’un bâtiment construit et équipé sur les fonds publics dans cette zone vitrine de Cotonou. Depuis 2019, date de signature de la convention, on peut s’imaginer le chiffre d’affaires réalisé par la concessionnaire dans un restaurant fréquenté par des cadres et personnalités au pouvoir d’achat relevé et où le plat le moins cher est à 2000 francs CFA. Avec tout les sous amassés par jour par la concessionnaire qui paye une modique somme de 30 mille francs CFA comme loyer, c’est l’État qui sort perdant. Surtout que depuis 2021, le restaurant a fait peau neuve avec le renouvellement des équipements et ustensiles de production sur les crédits du ministère des Affaires étrangères. Il s’agit là d’une raison supplémentaire qui devrait amener l’autorité contractante à réviser à la hausse et à aligner le coût de la redevance mensuelle sur les standards pratiqués dans la zone. Quand les intérêts du contribuable sont menacés, il faut que les mesures diligentes soient prises pour y remédier. Une renégociation des termes de la convention avec l’actuelle concessionnaire ou le choix d’un autre établissement s’avèrent nécessaires. A suivre.

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