111e session de la Conférence Internationale du Travail à Genève: le Bénin dignement représenté par Adidjatou Mathys

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La ministre du Travail et de la Fonction publique prend part aux travaux de la 111e session de la Conférence Internationale du Travail qui se tient à Genève du 5 au 16 juin 2023. Occasion pour Adidjatou Mathys d’approrter ses observations à travers une brillante déclaration, sur le rapport du Directeur général du Bureau International du Travail (BIT). Selon la ministre Adidjatou Mathys, «l’analyse dudit rapport révèle qu’il a fait un diagnostic institutionnel et organisationnel sans complaisance, de la situation du monde du travail dans les États membres de notre organisation». Faisant l’état des lieux, la ministre du Travail et de la Fonction publique relève quatre problèmes cruciaux qui persistent. «Primo, notre monde
d’aujourd’hui est toujours menacé par des inégalités inacceptables et intolérables entre les différentes couches sociales ; secundo, le marché du travail et de l’emploi est caractérisé par un déséquilibre chronique inégalé entre la demande et l’offre d’emplois depuis plusieurs décennies ; tertio, la crise alimentaire et sécuritaire ainsi que les pires formes de travail des enfants perdurent ; quarto, les effectifs scolaires et universitaires sont devenus incontrôlables du fait de la démographie non maîtrisée», a laissé entendre Adidjatou Mathys. Elle va un peu plus loin en faisant observer à l’assistance que le Bénin fait partie des pays qui pensent que les préoccupations du Directeur Général du BIT consignées dans son rapport sont pertinentes mais que la problématique majeure de ce deuxième siècle de l’organisation, réside dans le mode de production, de commercialisation et de répartition de la richesse mondiale. Elle pense que, pour sauver l’humanité de ces contraintes d’aujourd’hui et prévenir celles de demain dont on ignore l’ampleur, une nouvelle pédagogie du développement s’impose à tous les États membres dans leur composante inclusive. Adidjatou Mathys n’a pas occulté les réformes salutaires entreprises par le gouvernement qui ont permis au Bénin d’enregistrer un taux de croissance de 6% en 2022 contre 4,5% en 2016. Et parlant des réformes au plan social elle a fait cas de la revalorisation des salaires de toutes les catégories professionnelles du secteur public et au relèvement du Smig dans le secteur privé. Par ailleurs, la ministre Béninoise du Travail et de la Fonction publique a marqué l’accord du Bénin aux approches de solutions proposées par le Directeur Général du BIT pour faire avancer la justice sociale dans le monde et combattre les inégalités sociales. Elle a pour finir formuler le vœu de voir l’OIT soutenir les actions des États membres pour le devenir du travail centré davantage sur le capital humain.

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Abbas Titilola

(Lire l’intégralité du discours de Adidjatou Mathys)

Déclaration de Madame Adidjatou A. MATHYS,
Ministre du Travail et de la Fonction Publique de la République du Bénin

A

L’OCCASION DE LA 111e SESSION DE LA CONFÉRENCE INTERNATIONALE DU TRAVAIL À GENÈVE / SUISSE

Genève, vendredi 09 juin 2023

Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs, Je voudrais au nom de mon pays, la République du Bénin, de son Gouvernement et des membres de la délégation qui m’accompa- gnent à cette 111e session de la Conférence Internationale du Travail, vous adresser, Monsieur le Président, mes chaleureuses félicitations pour l’élection de votre bureau ainsi que la vôtre en qualité de Directeur Général du Bureau International du Travail (BIT).

Je voudrais également saisir l’occasion pour exprimer à notre Directeur Général, ma reconnaissance pour l’instrument précieux soumis à notre réflexion qu’est son rapport général.

Monsieur le Président,

L’analyse dudit rapport révèle qu’il a fait un diagnostic institutionnel et organisationnel sans complaisance, de la situation du monde du travail dans les États-membres de notre organisation.

En effet, les faitsbhistoriques rappelés dans le rapport concernant les conditions de vie et de travail dans le monde au lendemain de la création de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) en 1919, persistent de nos jours et de ce fait, interpellent non seulement les Gouvernements mais aussi les employeurs et les travailleurs ainsi que la communauté internationale. On peut relever entre autres que :

Primo : notre monde d’aujourd’hui est toujours menacé par des inégalités inacceptables et intolérables entre les différentes couches sociales ;

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Secundo : le marché du travail et de l’emploi est caractérisé par un déséquilibre chronique inégalé entre la demande et l’offre d’emplois depuis plusieurs décennies ;

Tertio : la crise alimentaire et sécuritaire ainsi que les pires formes de travail des enfants perdurent ;

Quarto : les effectifs scolaires et universitaires sont devenus incontrôlables du fait de la démographie non maîtrisée.

Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs,

Au moment où en Afrique et dans d’autres pays du monde, l’économie informelle évolue et représente plus de 80% des activités, il s’avère nécessaire que notre Conférence intègre ces problématiques dans nos échanges au cours de la présente session.
De plus, la crise de confiance observée entre les partenaires sociaux et les Gouvernements demeure récurrente et impacte le dialogue social sous toutes ses formes.
L’incompréhension qui s’est installée entre les divers acteurs de la construction des États modernes, freine l’investissement des entreprises et met à mal les normes et les institutions collectives qui ont vocation à maintenir la cohésion sociale dans nos pays.

A cet égard, le délitement du contrat social demeure un défi pour notre époque. C’est pour cette raison que mon pays fait partie de ceux qui pensent que les préoccupations du Directeur Général consignées dans son rapport sont pertinentes mais que la problématique majeure de ce deuxième siècle de notre organisation, réside dans le mode de production, de
commercialisation et de répartition de la richesse mondiale.
Pour sauver l’humanité de ces contraintes d’aujourd’hui et prévenir celles de demain dont on ignore l’ampleur, une nouvelle pédagogie du développement s’impose à mon sens à tous les États membres dans leur composante inclusive.
Dans mon pays, depuis 2016, le Gouvernement a entrepris d’importantes réformes institutionnelles, économiques et sociales dans la perspective de construire une
administration publique performante et un État véritablement démocratique et moderne.
Ainsi, un programme d’investissement et de développement d’envergure a été lancé et repose sur quarante-cinq (45) projets phares qui visent à relancer durablement l’économie du pays, à créer la richesse et à accroître l’offre d’emplois par un programme spécial d’insertion des jeunes diplômés à travers un accord entre le Gouvernement et le secteur privé.

Par ailleurs, des zones économiques industrielles ont été créées au moyen d’un encadrement législatif permettant de sécuriser les investissements structurants et de rendre disponibles l’énergie et une main d’œuvre qualifiée, issue des écoles et centres de formations techniques et professionnelles. Ces réformes ont permis à mon pays le Bénin, d’enregistrer un taux de croissance de 6% en 2022 contre 4,5% en 2016.
Particulièrement au plan social, en raison des fruits de la croissance économique, il a été procédé au cours de l’année 2022, à la revalorisation des salaires de toutes les catégories professionnelles du secteur public et au relèvement du SMIG dans le secteur privé. Ces efforts appréciables du fait de leur impact sur le pouvoir d’achat des travailleurs et des ménages, ont été fortement salués par la population en général et les travailleurs en particulier. Néanmoins, les besoins des populations sont loin d’être couverts sans oublier que beaucoup d’entreprises peinent à se redresser au lendemain de la survenance de la pandémie de la COVID-

  1. Il convient de préciser également que cette situation s’est aggravée avec l’avènement de la guerre en Ukraine, porteuse de l’instabilité des prix de l’énergie et des denrées de premières nécessités, ce qui plombent les efforts du Gouvernement.

Dans ce contexte, les approches de solutions proposées par le Directeur Général pour faire avancer la justice sociale dans le monde et combattre les inégalités sociales, s’inscrivent parfaitement dans le registre des préoccupations de mon pays.

Il s’avère donc nécessaire, au niveau national, d’agir davantage sur les leviers de création de l’emploi, de soutenir les entreprises, d’améliorer le niveau de compétence et de l’employabilité de la main d’œuvre juvénile et de maintenir le dialogue social tripartite.

A ce niveau, il me plait de faire noter que mon pays a conçu et démarré la mise en œuvre avec l’accompagnement des Partenaires Techniques et Financiers, d’une stratégie nationale de l’enseignement technique et de la formation professionnelle afin de rendre immédiatement employables les jeunes dès la fin de leur formation ou leur permettre de s’auto- employer.
Au niveau international, il apparaît nécessaire, au-delà de la cohérence des interventions des institutions internationales dans nos pays, de simplifier les procédures de financement des politiques et programmes nationaux pour l’efficacité et la visibilité de leurs actions en faveur des populations à forte prévalence d’indigents.

Monsieur le Président,

Je forme le vœu de voir l’OIT, notre organisation commune, soutenir les actions des États membres pour le devenir du travail centré davantage sur le capital humain.
Telles sont, Monsieur le Président, les observations que m’inspire l’examen du rapport du Directeur Général. Je vous remercie, Monsieur le Président, chers collègues, mesdames et messieurs, de votre aimable écoute.

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