En dépit des tensions sous régionales : les institutions financières dressent un portrait robuste de l’économie béninoise

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En dépit de l’instabilité politique en Afrique de l’Ouest et un environnement mondial difficile, le Bénin continue de réaliser des prouesses au plan économique. Les indices économiques et sociaux des institutions financières internationales confirment une ascension qui ne laisse personne indifférent.

La fermeture des frontières avec le Nigeria, les vagues de la pandémie de COVID-19 et les tensions dans la sous-région auraient pu porter un coup à l’économie béninoise. Mais le pays tient bon malgré tout et est souvent cité en exemple partout à travers le monde. Tandis que la prudence est de mise sur le plan économique mondial, le Bénin étonne. Romuald Wadagni, ministre d’État, Ministre de l’Économie et des Finances en charge de la Coopération, orchestre en 2023 une levée de fonds de 350 millions de dollars en obligations durables, en complicité avec la Banque Africaine de Développement, en plein resserrement des conditions financières internationales.
Tenez, le Bénin s’était déjà positionné en 2021 comme un avant-gardiste de la finance durable en Afrique. Alors que la pandémie laissait l’économie mondiale exsangue, près d’une centaine d’investisseurs s’étaient intéressés aux titres de dette béninois alignés sur les Objectifs de Développement Durable (ODD), propulsant ainsi le pays dans une levée de fonds de 500 millions d’euros.
La veine innovante ne date pas d’hier. Dès 2019, le pays s’est servi d’une garantie de la Banque mondiale pour accéder aux financements internationaux. Pas un coup d’éclat isolé, plutôt l’effet cumulé de réformes économiques savamment dosées. Le gouvernement béninois, qui se dit lui-même « pragmatique et courageux », s’appuie sur ces initiatives pour tracer sa voie.

Le Bénin dans les meilleurs classements en Afrique

Les indices internationaux, eux, semblent confirmer la justesse de cette orientation. Le Bénin affiche des scores flatteurs dans l’indice Mo Ibrahim et le CPIA de la Banque mondiale. Sur cet indicateur clé pour les pays en développement, le Bénin se positionne en première place en Afrique de l’Ouest en atteignant un score CPIA de 3,8, en progression depuis son score de 3,6 en 2021. À l’échelle de l’Afrique subsaharienne, il se classe en troisième position, suivant le Rwanda avec un score de 4,1 et le Cap-Vert à 3,9, parmi les pays soumis à cette évaluation.
Les agences de notation internationales, de leur côté, créditent le pays de perspectives positives, confortant l’idée que le Bénin est sur une pente ascendante. S&P vient d’accorder au Bénin une perspective « Positive », maintenant sa note à B+, tandis que Moody’s et Fitch Ratings ont suivi avec des notes similaires et des perspectives stables.

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Une transparence fiscale qui hisse le pays au niveau mondial

Ce qui frappe aussi, c’est la transparence fiscale. Le pays occupe le haut du tableau africain, et se hisse à la huitième place au niveau mondial avec un score de 66,3%. Une vertu rare qui lui permet d’anticiper que les crises chez ses voisins n’affecteront pas son dynamisme économique. L’économie devrait donc croître de 5,9% cette année, dynamique qui devrait se poursuivre jusqu’en 2026 avec une moyenne avoisinant les 6,5%.
En octobre, le Fonds Monétaire International (FMI) parachève le tableau en scellant un accord exceptionnel avec le Bénin, via sa nouvelle Facilité pour la Résilience et la Durabilité. Un soutien majeur à l’agenda climatique du pays qui renforce encore sa résilience socio-économique. Le Bénin, premier pays à obtenir un tel accord de l’institution de Bretton Woods, devrait ainsi bénéficier de ressources équivalentes à 120% de sa quote-part dans ce programme, contre une norme habituelle de 75%. Ce financement vient compléter le double mécanisme MEDC/FEC dans lequel le pays est engagé avec le Fonds.
Le FMI semble valider cette trajectoire ascendante. En octobre, l’organisation parachève le tableau en scellant un accord exceptionnel avec le Bénin, via sa nouvelle Facilité pour la Résilience et la Durabilité. Cet accord, une première pour un pays avec l’institution de Bretton Woods, représente un appui considérable aux ambitions climatiques béninoises et ajoute une couche de robustesse à sa résilience socio-économique. Le Bénin devrait ainsi bénéficier de ressources équivalentes à 120% de sa quote-part dans ce programme, alors que la norme habituelle est de 75%. Cette manne financière vient en complément du double mécanisme MEDC/FEC, où le Bénin est également engagé auprès du Fonds.
En juin 2023, le pays a pris la première place en Afrique sur l’indice SDG Effort du Réseau des Solutions pour le Développement Durable (SDSN), qui évalue les efforts gouvernementaux en matière d’Objectifs de développement durable. Par ailleurs, en 2022, l’Open Data Inventory (ODIN) a classé le Bénin en tête en Afrique de l’Ouest, saluant la qualité des données publiques disponibles sur la plateforme centrale de diffusion des données (ODP). Au-delà des chiffres et des récompenses, c’est l’impact sur le quotidien des Béninois qui valide ces politiques. Avec un taux de pauvreté de 36,2% en 2022, affiche le taux de pauvreté le plus bas de l’UEMOA.
En clair, le Bénin a décidé de ne pas être un figurant dans la géopolitique économique africaine

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Source : allafrica.com

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