Organisation d’un grand colloque autour du Code électoral : L’Église catholique à la remorque des opposants mal inspirés !

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L’Église catholique et son clergé sont au bord des fractures internes. Ces fractures qui s’expriment sous diverses formes risquent de conduire à une ablation des parties de l’institution religieuse si la sagesse ne regagne pas assez vite les cœurs. En effet, les germes de la division fatale qui menace l’Église catholique aujourd’hui découlent une volonté obsessionnelle du clergé à organiser un grand colloque autour du Code électoral. Sous la bannière de la Conférence Épiscopale du Bénin (CEB), les aumôniers et autres cadres de l’Église catholique envisagent organiser au forceps un colloque le 25 avril 2024 autour du Code électoral.

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Si a priori, l’intention paraît noble en raison du fait que ce colloque constitue une intervention dans l’espace politique pour le bien-être des Béninois, le temps de son organisation est problématique. Le moment choisi par les aumôniers épaulés par la CEB pour organiser ledit colloque est totalement décalé et déphasé. Un colloque vise à produire de la réflexion stratégique basée sur un diagnostic objectif avec des recommandations.

Ici, le Code électoral est censé donc être examiné par les participants. Ses forces et faiblesses seront ressorties et des solutions seront proposées pour que le Bénin ne retombe plus jamais dans une spirale de crise mortifère. Le nouveau Code électoral a été adopté en mars 2024 dans un contexte de débat clivant porté par des partis politiques, des instances économiques, religieuses, des organisations de la société civile, etc.

Les débats houleux et parfois passionnés menés visaient à aider le pays à avoir un Code électoral inclusif adapté à l’esprit de la réforme du système partisan. L’Église catholique avait-elle vraiment assumé son rôle à l’époque ? Le colloque censé produire des recommandations aurait toute son importance s’il intervenait dans ce contexte de débat public pour l’adoption du Code électoral.

La Conférence Épiscopale du Bénin aurait eu toutes les bonnes grâces du ciel pour tenir ce grand colloque afin de verser ses riches contributions au parlement béninois. Sauf à être noyé sous le coup d’une amnésie générale, personne ne se souvient que la CEB ait lancé un tel colloque avant ou pendant la période des débats autour du code électoral.

Quelles sont donc les réelles motivations qui sous-tendent l’obstination à organiser un colloque aujourd’hui alors même que les contentieux autour du code électoral ont été tranchés par la Cour constitutionnelle, que le Code électoral a déclaré conforme à la constitution et que le Président de la République l’a promulgué ?

Un mois à peine après la promulgation du nouveau Code électoral, est-il vraiment opportun de rouvrir la plaie des frustrations qui n’ont pas encore cicatrisé avec l’organisation d’un colloque ? Et pourtant, c’est ce à quoi servira le colloque annoncé en grande pompe par la Conférence Épiscopale du Bénin. Le Code électoral promulgué est devenu une loi de l’État.

L’Église catholique en tant qu’institution religieuse sérieuse devrait plutôt travailler à la préservation de la paix sociale en faisant de la sensibilisation au profit des forces politiques et autres qui peinent à accepter les nouvelles exigences du Code électoral.

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L’opposition politique est parfaitement fondée à continuer sa campagne de protestation contre le Code électoral. Mais aucune œuvre humaine n’est parfaite. Encore moins le nouveau Code électoral. Pour en apprécier la teneur, il eût fallu l’expérimenter au moins une fois avant d’en tirer les leçons de droit.

Mais visiblement, avec la volonté obsessionnelle d’organiser un colloque autour du Code électoral, le clergé catholique s’éloigne de plus en plus de son rôle qui devrait consister à cultiver la sagesse et à la prescrire aux acteurs politiques ; à préserver la paix et la cohésion nationale et à prémunir le pays contre les troubles et les crises notamment électorales.

Le clergé catholique isolé

Sa détermination à organiser son grand colloque autour du Code électoral est ferme. Et là-dessus, le clergé béninois de l’Église catholique est plus que jamais isolé. Déjà, les partis politiques de la mouvance, en l’occurrence les deux grands partis Union Progressiste le renouveau (Up-r) et le Bloc républicain (Br) n’iront pas à ce colloque.

Nos sources informent que ces deux partis n’entendent pas s’associer à ce colloque aux relents hypothétiques. Les mêmes sources renseignent que l’Union islamique du Bénin et les confessions religieuses endogènes sont pour l’heure réservées quant à leur participation à ce colloque initié par le clergé catholique. Au sein même de l’Église catholique, c’est la scission. Sous anonymat pour se protéger contre la colère noire de leurs aînés, les jeunes de l’Église catholique désapprouvent l’obstination de la hiérarchie de l’Église à organiser ledit colloque.

Les jeunes prêtres et autres responsables ont donc fait le choix de rester loin de tout ce qui a rapport avec l’organisme du colloque. La Conférence Épiscopale du Bénin subit même le procès d’un parti pris dans cette affaire de colloque autour du Code électoral dans un contexte où elle aurait bénéficié d’un don d’origines peu recommandables.

Au regard de tout le flou et des arguments qui ne plaident pas en faveur de l’organisation d’un tel colloque, la Conférence Épiscopale du Bénin gagnerait à tirer les enseignements qui s’imposent. Autrement, le colloque autour du Code électoral risque d’être une tribune d’un procès déjà en cours sous la houlette des partis d’opposition. Et cette image va davantage desservir l’Église catholique déjà soupçonnée de développer une opposition cachée au Président Patrice Talon.

Brivaël Klokpê Sogbovi

SWEDD

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