
Bagarre entre des adolescentes en apprentissage à Lissègazoun : Allada : une fille apprentie se plaint de violences physiques au commissariat de Lissègazoun
Dans la commune d’Allada, un fait »trouble » non encore élucidé hante le sommeil des agents de sécurité publique et des familles entières. L’histoire est celle de Gloria D. une jeune fille adolescente de 15 ans en situation d’apprentissage dans un atelier d’artisan. L’affaire commence par une bagarre à l’atelier. Gloria D. est accusée d’avoir pris le dessus sur sa collègue apprentie devenue adversaire par la force des dents. Nos sources renseignent que des scènes de bagarre sont monnaie courante à l’atelier. Les mêmes sources insistent sur le fait que Gloria D. n’est jamais loin de ces scènes. « Est-ce qu’on vous a parlé de l’autre bagarre précédente ?», lance à notre équipe d’enquête, Dah Lokonon, époux de la patronne d’atelier reconverti en scène de violence.
Les chamailleries entre jeunes adolescentes. Cela court les rues. Ce n’est pas là, l’objet d’intérêt pour le Département enquête et investigation (Dei) du Groupe de presse Le Potentiel. Le Dei s’est plutôt intéressé à la gestion faite de cette affaire de bagarre » rude » ayant débouché sur ce qu’on appelle dans le jargon juridique » coup et blessures volontaire ».
Dans cette affaire, les versions se complètent par moment et se contredisent par moment. Le Dei a pris le soin, dans une démarche contradictoire, de recueillir des informations auprès de toutes les parties concernant par le dossier.
Le commissariat de Lissègazoun en l’occurrence le commissaire, l’époux de la patronne d’atelier, Dah Lokonon, la mère de l’adolescente Gloria D. et autres personnes averties ont été interviewées. Au départ de l’histoire, les deux adolescentes apprenties qui se sont battues à l’atelier ont été conduites au commissariat de Lissègazoun par Dah Lokonon.
Le récit de nos sources renseigne qu’une fois au poste de police, les deux adolescentes ont été menottées. L’agent nommé Boni est désigné comme celui qui a placé les menottes aux deux filles adolescentes. Joint par le Dei, le commissaire de Lissègazoun confie qu’il n’était pas au poste quand les deux jeunes adolescentes apprenties étaient arrivées au commissariat. À l’en croire, c’est lui, qui à son arrivée plus tard au poste aurait immédiatement ordonné qu’on enlève les menottes aux deux adolescentes.
Selon le commissaire, la maman de Gloria D. et sa patronne d’atelier demandaient que l’on inflige une correction à cette derrière pour avoir usé de ses dents pour mordre sa collègue apprentie qui se trouvait dans un sale état. « J’ai refusé. Je leur ai dit qu’il n’y a pas d’oreilles à tirer ici », a déclaré le commissaire au Dei. Mais les faits ne sont pas aussi simples que ça. Conduite au commissariat en tant que » bourreau », Gloria D. ressortira de là en tant que victime. Elle se plaint désormais de coups et blessures volontaires dans l’enceinte du commissariat. Une mineure qui se plaint de tels faits qui plus est se seraient produits dans un commissariat censé être un lieu de droit, ça intéresse forcément.
Selon l’adolescente Gloria D. le commissaire de Lissègazoun et l’époux de sa patronne, Dah Lokonon l’auraient roué de coups. Le premier est accusé de l’avoir giflé derrière le dos puis immobilisé à même le sol. Le second est accusé de lui avoir donné plein de coups dans le ventre pendant qu’elle était par terre. L’adolescente Gloria D. a d’ailleurs été transportée à l’hôpital par les agents du commissariat de Lissègazoun.
Le certificat médical délivré par un médecin, en date du 2 avril 2025 consulté par le Dei décrit l’état critique dans lequel se trouvait Gloria D. L’adolescente a été admise aux urgences le 30 mars 2025 à 21h 11 mn pour une « altération de conscience ». L’examen clinique révèle entre autres » une sensibilité de la région pelvienne ». Le Dei a aussi eu accès au dossier médical fait des examens cliniques, des examens et soins d’un coups de plusieurs dizaines de mille francs CFA. Si Gloria D. accuse le commissaire et le mari de sa patronne d’être auteurs des sévices corporels qui, selon elle, seraient à la base de ses soucis de santé, les parties accusées ne reconnaissent pas totalement les faits. Au Dei, le commissaire avoue avoir » juste » donné un coup dans le dos à Gloria D. Raison évoquée, elle serait en train de » manquer de respect » et de » rabrouer » sa mère dans l’enceinte du commissariat alors que celle-ci était venue la conscientiser. Le commissaire de Lissègazoun dit avoir agi en tant que » père de famille » et sur le coup de » ressenti » face à une enfant qui s’écarte du bon chemin et qui en plus n’est visiblement pas prête à écouter ses parents.

Le commissaire de Lissègazoun jure qu’il n’a exercé aucune autre forme de violence sur Gloria D. Par ailleurs, il confie qu’une fois que ses collaborateurs l’ont mis au courant que l’adolescente se tordait de douleur, que c’est lui-même qui s’est précipité pour revenir au poste et a transporté l’adolescente au centre de santé.
Du côté de Dah Lokonon, le discours est aussi celui d’un rejet des accusations de l’adolescente. L’époux de la patronne soutient qu’il n’est pas fondé à exercer des violences sur autrui devant les autorités établies par la loi. « Je leur ai fait ça ». Cette confidence qu’aurait faite Gloria D. à ses proches dans sa salle d’hospitalisation et captée par le commissaire et Dah Lokonon les amènent à penser que l’adolescente est décidé à déformer la vérité en exagérant. Seulement, le récit proposé par la mère de Gloria D. rend encore plus complexe la situation. Elle était au chevet de l’autre adolescente mordue par sa fille Gloria D.
À l’en croire, c’est quand on libérait de l’hôpital cette fille blessée que le véhicule du Commissaire de Lissègazoun a amené sa fille Gloria D. dans le même hôpital. Elle décrit une situation insupportable, un état critique dans lequel sa fille se tordait de douleurs. Après les soins, des heures après, Gloria D. a pu reprendre conscience pour narrer les faits. La situation est confuse.
L’adolescente est ferme et accuse les agents du commissariat de Lissègazoun et Dah Lokonon de violence physique. Ceux-ci rejettent les faits. Les douleurs ressenties seraient même de l’ordre d’une » création » à dessein. Dans le même temps, certaines de nos sources soutiennent que Gloria D. est tombée en syncope sous les coups de ses » bourreaux » au commissariat.
Dans ce brouhaha, c’est le droit des enfants qui est en cause. En effet, l’article 130 du Code de l’enfant votée en 2015 interdit les châtiments corporels en tant que mesure disciplinaire dans les établissements pénitentiaires voire même « au domicile ». Aussi, l’article 199 du Code de l’enfant définit les traitements cruels, inhumains ou dégradants comme « tous actes visant la soumission de l’enfant à des actes de brutalité, de privation ou de séquestration susceptibles de porter atteinte à sa santé physique ou mentale ou à son équilibre affectif (…) ».
Les châtiments corporels sont donc illégaux en tant que sanction pénale. Que s’est-il vraiment passé au commissariat de Lissègazoun ? Quel traitement l’adolescente Gloria D a-t-elle eu aussi bien au commissariat qu’au niveau de l’atelier avec l’époux de sa patronne ?
Des questions qui méritent d’être tranchées dans un contexte où, tous les spécialistes des procédures policières sont unanimes à dire que des apprenties adolescentes n’avaient pas à être gardées au commissariat pour une situation de bagarre. Elles devraient juste être renvoyées aux soins, de l’avis de nos sources. Affaire à suivre…
