Cour spéciale des affaires foncières : La purge commence, chasse aux pilleurs des réserves administratives
C’est l’insomnie totale au sein de certaines collectivités territoriales des départements de l’Atlantique, du Littoral et de l’Ouemé. En cause, un courrier confidentiel du procureur de la Cour spéciale des affaires foncières (Csaf) adressé aux Secrétaires exécutifs (Se) des communes d’Abomey-Calavi, Allada, Ouidah, Kpomassè, Tori- Bossito, Cotonou, Sèmè-Podji et Porto-Novo. Selon des sources du Département enquête et investigation (Dei) du Groupe de presse Le Potentiel, le courrier du procureur du Csaf a été non seulement adressé aux Se mais aussi aux maires des communes visées. Bien qu’il soit confidentiel, ce courrier comporte une instruction du Procureur. Les maires et les Se des huit (08) communes sont instruits à l’effet de procéder à l’identification et à la libération des réserves administratives sur leurs territoires respectifs. Certains Se avec qui le Dei s’est entretenu renseignent que cette opération d’identification et de libération des réserves administratives devrait prendre fin au mois de juin 2025.
Le branle-bas dans les communes

Plus personne ne dort. Par ces temps qui courent, l’insomnie est la chose la mieux partagée dans les huit (08) communes concernées par cette opération d’identification et de libération des réserves administratives. Ce qui apparaît comme une mission normale voulue par le procureur du Csaf s’est transformé en un cauchemar pour certains élus municipaux, communaux et locaux. La pratique du bradage des réserves administratives est connue au Bénin. Pendant longtemps, les différents maires et autres acteurs ont fait de ces réserves administratives leur banque à fabrique d’argent. Les anciens maires, anciens cadres, anciens chefs d’arrondissement ou ceux qui sont encore au poste dans les huit communes visées et qui seraient impliqués dans les » affaires louches de terre » risquent gros. Le risque est le même pour les Se devenus complices ou initiateurs de la vente des réserves administratives. Avec cette opération lancée par le procureur du Csaf, un rapport sera sans doute déposé. Des noms des spécialistes en bradage et des occupants illégaux des réserves administratives seront cités. D’ici fin juin 2025 à la fin de cette opération, certains élus et cadres de ces huit communes seront probablement aux portes de la prison selon leur degré d’implication dans telle ou telle autre situation préjudiciable au patrimoine foncier des communes. À travers cette opération, la justice vient de s’attaquer à la racine de la mafia foncière au Bénin. À suivre
B.K.S.