Corruption autour du récépissé du Parti Le Libéral: Sans grande surprise, Richard Boni Ouorou et deux hauts cadres du ministère de l’Intérieur dorment en prison
L’affaire du récépissé provisoire débouche sur des détentions provisoires après une semaine de garde à vue
Richard Boni Ouorou, président du parti Le Libéral, a été placé en détention provisoire dans la nuit du mercredi 21 au jeudi 22 mai 2025, après une longue série d’auditions devant le parquet, le juge d’instruction, puis le juge des libertés et de la détention. Deux hauts fonctionnaires du ministère de l’Intérieur l’accompagnent désormais en prison dans cette affaire de corruption présumée liée à l’obtention du récépissé provisoire du parti.
L’affaire secoue le parti Le Libéral, fraîchement lancé dans l’arène politique. Selon les éléments partagés par le procureur spécial de la CRIET, il est reproché à Richard Boni Ouorou d’avoir déboursé des sommes importantes pour accélérer la procédure d’enregistrement du parti. Des chiffres circulent : 12 millions de francs CFA auraient été convenus, dont 5 millions déjà perçus selon les agents publics concernés. Le président du parti, quant à lui, parle de 7 millions payés en trois tranches.
Les deux agents impliqués sont respectivement directeur des partis politiques et des affaires électorales, et un cadre à la direction générale des affaires intérieures et des cultes. Ils sont soupçonnés d’avoir sollicité des avantages financiers en échange d’un traitement favorable du dossier administratif du parti Le Libéral.

Un homme d’affaires proche de Richard Boni Ouorou est également cité. Il a été interpellé en fin de semaine dernière. Son implication présumée alimente les spéculations sur l’étendue réelle de ce réseau.
Depuis près d’une semaine, Boni Ouorou et les autres mis en cause étaient retenus à la Brigade économique et financière. Le dossier est désormais entre les mains de la CRIET. Le procureur spécial Mario Mètonou a conduit les premières étapes de cette procédure qui pourrait avoir des conséquences politiques importantes.
L’emprisonnement du patron du parti Le Libéral intervient alors que sa formation commençait à peine à se positionner comme une alternative dans le paysage partisan. Son avenir immédiat reste suspendu aux décisions à venir du juge d’instruction.
Joseph Sossou