Mali, crise politique et dissolution des partis: des anciens responsables politiques engagent une bataille judiciaire contre le régime Goïta

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Une dizaine d’anciens dirigeants politiques maliens ont saisi la justice ce mercredi 21 mai 2025 pour contester la dissolution de leurs partis, prononcée par les autorités de transition le 13 mai dernier. L’action, engagée en leur nom propre en tant que « citoyens engagés », vise à faire reconnaître l’illégalité d’une décision qualifiée de violation grave de la Constitution.

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Coordonnée par Mountaga Tall, ancien ministre et avocat, cette initiative a été rendue publique par communiqué dans la nuit du 20 au 21 mai. Elle s’inscrit dans une stratégie juridique inédite : amener les juridictions ordinaires à interpeller la Cour constitutionnelle afin qu’elle se prononce sur la conformité de cette dissolution avec la Loi fondamentale. « Nul ne peut gouverner en dehors ou contre la Constitution, même en période de transition », a déclaré Me Tall, insistant sur la nécessité de préserver le multipartisme, l’État de droit et les libertés politiques fondamentales.

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Bien que les chances d’annulation de la mesure paraissent faibles au vu du climat politique actuel, les requérants assument pleinement la portée avant tout symbolique et politique de leur démarche. « Nous étions initialement une centaine, mais avons réduit le nombre pour respecter les délais de procédure », confie l’un d’eux. En agissant à titre individuel, ils espèrent également contourner les sanctions qui frappent désormais toute activité menée au nom de partis interdits.

Cette offensive judiciaire survient dans un contexte marqué par un rétrécissement continu de l’espace civique et démocratique, sous l’effet d’une gouvernance de plus en plus autoritaire depuis l’arrivée au pouvoir des militaires.

Médard CLOBECHI

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