Tensions sociales: Face au silence du gouvernement, la CSTB hausse le ton, Kassa Mampo dénonce une dérive autoritaire

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C’est dans une atmosphère tendue que s’est ouverte, ce jeudi 22 mai 2025 à Cotonou, la première session ordinaire de la Commission nationale de concertation, de consultation et de négociations collectives. À cette tribune, Kassa Mampo, Secrétaire général de la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin (CSTB), n’a pas mâché ses mots. Dans une adresse virulente, il a fustigé ce qu’il qualifie de mépris manifeste du gouvernement à l’égard des revendications sociales et de dérive autoritaire de l’exécutif.

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Selon lui, les libertés fondamentales, notamment syndicales, sont bafouées de manière systématique. Il cite à titre d’exemple l’interdiction des manifestations pacifiques, dont celles traditionnellement organisées à l’occasion du 1er mai. « Le gouvernement a franchi le rubicon », a-t-il déclaré, soulignant que cette journée internationale du travail, chômée et payée, est devenue « une occasion confisquée ». Et de conclure, tranchant : « Nous sommes en plein dans l’autocratie. »

Le leader syndical est également revenu sur les événements du 21 novembre 2024. Il affirme que la session prévue ce jour-là a été empêchée par une importante mobilisation policière. « Les Tours administratives ont été encerclées par une horde d’agents de la police républicaine, armés jusqu’aux dents », a-t-il accusé, ajoutant que la Bourse du Travail aurait été « violemment envahie » par les forces de l’ordre afin de disperser les manifestants.

Dans son intervention, Kassa Mampo a dressé un tableau particulièrement sombre des conditions de vie et de travail dans plusieurs secteurs. Il évoque le gel des avancements, l’absence de contrat ou de salaire pour de nombreux enseignants et agents de santé, le non-reversement des allocations aux AME depuis 2019, la précarité grandissante dans le secteur privé, la marginalisation des retraités et l’oubli persistant des agents conventionnés privés de sursalaires. « Les travailleurs sont las des promesses creuses. Ils veulent des réponses concrètes », a-t-il martelé.

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Il s’est par ailleurs insurgé contre la convocation de cette session le même jour que la grève générale décrétée par la CSTB, y voyant une provocation délibérée. « C’est une énième démonstration du mépris du gouvernement vis-à-vis du monde du travail », a-t-il dénoncé.

Tout en réaffirmant le soutien de sa centrale aux forces de défense et de sécurité, le secrétaire général de la CSTB a exigé « le départ sans condition des troupes militaires françaises stationnées sur le territoire national ». Pour lui, seule une mobilisation constante permettra d’arracher des avancées significatives : « Sans mobilisation, les travailleurs n’obtiendront rien avec ce gouvernement », a-t-il prévenu.

La CSTB maintient ainsi l’intégralité de ses revendications, exigeant non seulement des mesures urgentes en faveur des travailleurs, mais également la fin immédiate des atteintes aux libertés démocratiques et syndicales.

Médard CLOBECHI

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