Le Conseil national de transition (CNT) du Mali a adopté ce jeudi une nouvelle Charte de la transition qui accorde au colonel Assimi Goïta un mandat présidentiel de cinq ans, renouvelable indéfiniment. Cette décision marque un tournant majeur dans la trajectoire politique du pays, en pleine instabilité depuis le coup d’État de 2021.
Votée à l’unanimité par les membres du CNT, cette nouvelle charte doit encore être promulguée par Assimi Goïta lui-même
Ce qui est une formalité, selon les observateurs, puisque ce dernier détient déjà les pleins pouvoirs. Une fois entrée en vigueur, la charte transformera Goïta, jusque-là président de la transition, en président de la République à part entière, sans passage par les urnes.
Le texte ne prévoit aucune limite au nombre de mandats. Il autorise également Goïta à se maintenir au pouvoir sans élection, un fait inédit dans l’histoire constitutionnelle récente du Mali. Ce flou juridique soulève des préoccupations sur le respect des principes démocratiques, alors que la transition devait initialement aboutir à un retour à l’ordre constitutionnel.

Par ailleurs, la charte offre la possibilité aux membres du gouvernement de transition, ainsi qu’aux députés du CNT, de se présenter aux prochaines élections prévues pour marquer la fin de la transition.
Cette décision intervient alors que la région du Sahel est secouée par une montée des régimes militaires, notamment au Burkina Faso et au Niger.
Médard Clobechi