Burkina Faso : Ibrahim Traoré rebaptise les régions avec des noms endogènes pour « renouer avec les valeurs nationales »

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Le Burkina Faso amorce un tournant identitaire majeur. Le président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré, a décidé de remplacer les noms des régions et provinces par des toponymes endogènes, dans une dynamique de « retour aux valeurs culturelles et stratégiques ». La mesure, annoncée à l’issue du Conseil des ministres du mercredi 2 juillet 2025, s’inscrit dans une large réorganisation administrative du territoire.

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Désormais, les 17 régions du pays porteront des noms issus des langues nationales. Ainsi, la région du Centre devient Kadiogo (Ouagadougou), celle des Hauts-Bassins devient Guiriko (Bobo-Dioulasso), le Centre-Ouest devient Nando (Koudougou), tandis que la région de l’Est prend le nom de Goulmou (Fada N’Gourma). Parmi les nouveaux noms figurent également Liptako (Dori), Nazinon (Manga), Tapoa (Diapaga), ou encore Yaadga (Ouahigouya).

Certaines provinces changent aussi d’identité : Sanmatenga devient Sandbondtenga, Oubritenga se transforme en Bassitenga, Soum est rebaptisée Djelgodji, et Kossi devient Kossin.

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Le ministre d’État chargé de l’Administration territoriale, Émile Zerbo, justifie cette réforme par une nécessité de « défense stratégique » et de « réappropriation culturelle ». « Cette réorganisation territoriale prend en compte des impératifs sécuritaires et vise une meilleure gouvernance territoriale », a-t-il expliqué. Le pays passe ainsi de 13 à 17 régions, et de 45 à 47 provinces, avec la création de deux nouvelles provinces : Dyamongou (Kantchari) et Karo-Peli (Arbinda) – et quatre nouvelles régions : Soum, Sirba, Tapoa et Sourou.

Un décret a été adopté pour officialiser ce changement, avec une période de transition de six mois accordée pour l’implémentation progressive de la nouvelle nomenclature.

Pour les autorités, ce changement toponymique vise à « désancrer les repères coloniaux et exogènes » et à « valoriser les langues et identités burkinabè ». Le ministre porte-parole du gouvernement, Pingdwendé Gilbert Ouédraogo, a souligné que cette réforme « marque une volonté ferme de restaurer la dignité du peuple à travers ses langues et repères géographiques propres ».

Médard Clobechi

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