Annulation du concours des auditeurs de justice: Avocat, ministre et candidate tricheuse, une proximité suspecte

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(L’œuvre de salubrité du Président Talon se poursuit)

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Après l’annulation ordonnée du concours de recrutement des auditeurs de justice par le Président de la République, Patrice Talon, on en sait un peu plus sur les dessous de cette affaire de tricherie et de fraude décelées lors de la composition de l’épreuve de procédure pénale.

Le concours de recrutement des auditeurs de justice a été organisé le samedi 12 décembre 2020. Lors de la composition, deux (2) candidates ont été surprises en flagrant délit de tricherie pendant l’épreuve de procédure pénale, au centre de composition Lycée technique Coulibaly de Cotonou. Au total, 1498 candidats devraient composer ce samedi 12 décembre pour tenter de décrocher une place parmi les places ouvertes (100 auditeurs de justice). Ce mardi 15 décembre 2020, le procureur de la République près le tribunal de Cotonou, Mario Metonou a annoncé des poursuites judiciaires contre les deux candidates arrêtées pour tricherie. Au-delà des candidates arrêtées, le procureur a annoncé qu’une enquête sera ouverte pour démarquer et interpeller leurs complices. C’est la Brigade économique et financière qui conduira l’enquête. « Cette unité a été instruite aux fins d’interpeller et placer en garde à vue les mises en cause ainsi que tous les complices. Dès la clôture de l’enquête, ces personnes seront présentées au procureur de la République et feront l’objet de poursuites judiciaires exemplaires », a déclaré le procureur de la République près le tribunal de Cotonou Mario Metonou ce mardi 15 décembre 2020. Le procureur est revenu plus amplement sur les deux candidates arrêtées pour des faits de tricherie lors de la composition de l’épreuve de procédure pénale. « L’une a été vue en train de manipuler un téléphone portable par lequel elle correspondait avec une personne extérieure, l’autre avec des documents écrits en forme de brouillons qui n’étaient pas ceux fournis par le centre d’examen », a précisé le procureur Mario Mètonou qui rappelle que les deux candidates ainsi que leurs complices sont passibles de cinq ans d’emprisonnement et cinq millions d’amende conformément aux dispositions des articles 754 et 757 du Code pénal.

 

Un début d’explication de la fraude

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Vingt-quatre heures après l’annulation du concours, notre rédaction s’est lancée dans une investigation sur le profil des deux candidates surprises en flagrant délit de tricherie. Selon nos sources, l’une des deux candidates tricheuses arrêtées lors de la composition de l’épreuve de procédure pénale est l’épouse d’un avocat au Barreau du Bénin. Les mêmes sources informent que cet avocat jouit d’une proximité avec un ministre bien coté avec un portefeuille régalien au gouvernement. Ce lien établi laisse assez de questionnements et de suspicions. Les enquêteurs de la Brigade économique et financière (Bef) vont sans doute lever tous les doutes. L’avocat concerné a-t-il pu jouer sur sa proximité avec le ministre (son ami) pour avoir des bribes d’informations sur l’épreuve pour enfin aider par des manières alambiquées son épouse (l’une des candidates tricheuses) ? Une question que l’unité d’enquêtes devra éclaircir. L’autre question est de savoir sur quoi comptait l’épouse de cet avocat prise en flagrant délit de tricherie. Pour avoir elle-même fait le Droit et mieux pour s’être mariée à un avocat, cette candidate tricheuse sait que la manipulation d’un téléphone pour échanger avec une personne extérieure en pleine composition est contraire à la norme admise. D’ailleurs, l’usage des téléphones portables dans les salles de composition lors des examens standards (Cep, Bepc, Bac) est strictement interdit. Cette épouse d’avocat connaît bien la règle. Quel est alors ce courage indien sur lequel elle s’est basée pour poser un acte aussi grave ? A-t-elle reçu des assurances ou a-t-elle été épaulée par des personnes extérieures ? Autant de questions à élucider.

 

Appliquer la loi au réseau de fraudeurs

Le procureur a donné le ton avec l’annonce des poursuites judiciaires. Le Président de la République, Patrice Talon, a ordonné l’annulation de ce concours émaillé de tricherie. En raison des questions en suspens et des zones d’ombre dans ce dossier de tricherie, la brigade économique et financière en charge de l’affaire doit aller à une vitesse de croisière. Le peuple a soif de la vérité. L’organisation de ce concours a coûté des fonds au Trésor public. Sa reprise coûtera autant de fonds au contribuable. Or, s’il n’y avait pas eu de fraude, ce concours n’aurait pas été annulé. Les sanctions prévues par les textes ainsi que celles rappelées par le procureur doivent être appliquées au réseau de fraudeurs sans complaisance. On se rappelle de l’acte fort posé par le gouvernement Talon en 2016 dans l’affaire relative au concours frauduleux de recrutement d’agents de l’État organisé en 2015 au profit de l’administration centrale des finances et des régies financières. Le concours avait été annulé suite au rapport d’une commission de vérification dans laquelle avaient siégé, Urbain Amegbédji (actuel Dg/Anpe), Michel Magnidet, Wassi Igué, etc. Des sanctions administratives et judiciaires avaient aussi été appliquées au réseau de fraudeurs à l’époque. Le peuple veut voir un tel scénario se reproduire dans cette récente affaire de tricherie. Mais nul doute que le Président de la République, Patrice Talon frappera fort. Lui qui a fait de la lutte contre la fraude son credo, ne ménagera aucun effort pour traquer et punir les fraudeurs. Déjà, le concours est annulé et sera repris pour garantir l’égalité des chances à tous les candidats. C’est déjà là le signal que le chef de l’État ne fera aucun cadeau aux tricheurs.

À suivre…

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