Transhumance politique en cette veille des législatives de 2023 : Claudine Afiavi Prudencio parle de « purification interne » des partis

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Le spectacle des mouvements transhumants offert au peuple béninois par les acteurs politiques en cette veille des élections législatives de janvier 2023 ne cesse de susciter des réactions. Dans les rangs des acteurs publics, le sujet nourrit moult réactions. Dans l’arène politique, certains leaders n’ont pu contenir leur ressenti publiquement. C’est le cas par exemple de l’honorable Claudine Afiavi Prudencio, figure emblématique du parti Udbn. Selon l’ex-député, les remue-ménages qui s’observent dans l’espace politique doivent s’analyser comme un assainissement des partis.

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« Les démissions qu’un parti politique peut enregistrer à l’approche des élections sont des démissions qui sont de nature à permettre aux partis politiques de faire leur toilette, de faire de l’assainissement en leurs seins», a d’abord fait savoir Claudine Afiavi Prudencio. À l’en croire, ces démissions qui s’observent à quelques semaines des élections ne sont pas détachables des calculs électoralistes ; lesquels calculs, dira-t-elle, ont pris le pas sur la conviction politique. Si la conviction n’est plus la première motivation des démissionnaires, le spectacle qu’ils projettent choque certains observateurs. Là-dessus, la présidente d’honneur du parti Udbn nuance le choc et révèle un gain dans la vague des démissions. « Le Parti politique qui enregistre des démissions à la veille d’un scrutin doit se réjouir au moins d’être en train de faire une sorte d’épuration, une sorte de purification de son contenu politique en termes de ressources humaines parce que ces démissions permettent au Parti qui les subit d’avoir une clarification à l’interne en ce qui concerne les militants et les militantes qui portent vraiment des convictions, qui portent les valeurs, les idéaux qui défendent les valeurs du Parti », a martelé Claudine Afiavi Prudencio qui prévient que les démissions d’avant élections ne vont pas s’arrêter de sitôt. Pour elle, les démissionnaires sortent même les partis du piège de faux militants intéressés uniquement par des intérêts personnels. « À chaque veille des élections, des gens partiront toujours. Et c’est tant mieux pour le parti parce qu’un parti politique ne peut pas baser son fonctionnement sur des militants et militantes qui n’ont pas de convictions par rapport aux valeurs et à la philosophie du parti. Des militants et militantes qui ne partagent rien des idéaux du parti mais qui sont dans le parti pour des raisons qui leur sont personnelles », a expliqué l’ancienne parlementaire. Elle révèle par ailleurs un mal commun à toutes les formations politiques : « chaque parti politique à sa part de souillure. Tous les partis politiques en ont. C’est-à-dire des militantes et des militants qui sont à l’interne, qui constituent en réalité des déchets du parti mais que la veille des élections va aider à identifier. Des déchets dont il faut se débarrasser au fur et à mesure qu’on va vers les élections». Selon l’ancienne ministre qui connait bien le système partisan, la vie d’un parti politique va au-delà des calculs électoraux et électoralistes. Mais, précise-t-elle, toutes les fois que les acteurs politiques vont s’accrocher aux calculs, il va y avoir des mouvements transhumants avec des démissions.

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Les démissions d’un parti, nécessaires pour avoir un « produit sûr« 

En réalité, il n’y a pas péril en la demeure tant que ces mouvements transhumants permettront d’identifier réellement les vrais militants engagés pour la cause du parti, a déclaré Claudine Afiavi Prudencio. « Lorsque vous prenez un parti politique, il y a des gens qui sont un pied dedans, un pied dehors. Il y a des gens qui sont pleinement dedans. Mais chaque fois que les enjeux des élections vont élever le niveau du tamis, le niveau du filtrage, des grains vont tomber. C’est-à-dire, des militants vont toujours partir jusqu’à ce que le parti politique à un moment donné puisse avoir le produit sûr. C’est-à-dire ceux qui vont rester, ce sont eux qui constituent le produit propre sur lequel le parti peut compter à tout moment, face à toute épreuve, face à toute situation parce que la vie des partis politiques comme la vie des êtres humains n’est pas linéaire », a expliqué l’amazone politique Claudine Afiavi Prudencio. Elle rappelle qu’il y a dans la vie des partis politiques des moments de turbulence et des moments de fulgurance. Pour elle, les moments de turbulence, d’épreuves et de situations de détresse devraient être des occasions pour les gens de démontrer et de prouver leur attachement au parti. Mais, malheureusement, ces moments d’épreuves révèlent plutôt un état d’esprit faible des démissionnaires qui tombent et aident juste le parti à faire sa toilette, a analysé Claudine Afiavi Prudencio. Sur les effets et contre-effets des démissions, Claudine Afiavi Prudencio reste sereine et ne frémit pas. « Il ne faut pas se lamenter des démissions à la veille des élections. Parce que, mieux que n’importe quelles autres démissions, ces démissions permettent au parti de faire de l’assainissement le plus naturel. C’est la meilleure manière d’assainir un parti politique. Il n’y en a pas une autre», a conclu l’honorable Claudine Afiavi Prudencio. Avec cette lecture, il apparaît désormais que les récentes démissions intervenues au sein du parti Udbn sont loin de plonger les responsables du parti dans le doute. Au contraire, Claudine Afiavi Prudencio inscrit dans l’ordre de la normalité et de la banalité ces démissions qui, selon elle, révèlent une prépondérance des calculs électoralistes au détriment des convictions.

B. K. S

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