Non-reconnaissance du permis de conduire délivré au Bénin en France: obligés d’aller dans les auto-écoles, les Béninois vivent un calvaire
Les efforts d’assainissement des pratiques dans les couloirs de l’administration publique au Bénin sont plus que jamais nécessaires. Mieux, l’État devrait même accentuer voire corser le dispositif de répression afin de soigner l’image du Bénin à l’international. En effet, dans le secteur des transports terrestres, les Béninois de la diaspora vivent depuis bientôt quatre ans une situation amère. En France notamment, nos sources informent que le permis de conduire béninois n’est plus systématiquement accepté. Les Béninois qui se présentent donc dans l’hexagone pour diverses raisons ne parviennent plus à obtenir une reconversion automatique de permis de conduire. La pratique est connue. Au nom de la confiance mutuelle entre États, un permis de conduire délivré au Bénin est systématiquement reconnu par l’État français. Une fois en France donc, un Béninois qui détenait ce permis de conduire pouvait bénéficier d’une substitution simple : l’État français lui retire le permis de conduire béninois et lui délivre un permis de conduire français pour lui permettre de circuler librement à bord de sa voiture. Mais selon nos sources, depuis 2019, la méfiance a pris le pas chez le partenaire français en raison des soupçons de fraudes et d’authenticité des permis de conduire béninois présentés. Ainsi, apprend-on de nos sources, la procédure d’échange de permis en France pour les ressortissants béninois aurait été suspendue. Mais quelle est la raison ? Selon nos recoupements, il y a certains citoyens béninois résidents en France et n’ayant jamais pris le vol pour revenir dans leur pays, mais qui, curieusement réussissent à avoir le permis de conduire Béninois. En termes clairs, des Béninois vivant en France qui ne sont pas venus passer un test de permis de conduire au Bénin réussissent, par des pratiques frauduleuses, à se faire délivrer ce permis. En plus de ce constat qui justifie la méfiance des services français, nos sources indiquent que la France a envoyé des »émissaires sur le terrain » pour s’assurer de la qualité et de la fiabilité des tests de permis de conduire qui s’organisent au Bénin. À en croire nos sources, ce système de veille a permis aux services français de »comprendre qu’il y avait beaucoup de pratiques de fraudes liées à l’organisation des examens de permis de conduire béninois ». Toujours selon nos recoupements documentés, c’est pour corriger ce mal que le nouveau Directeur général par intérim a, avec le concours des cadres, pensé un système de redimensionnement plus sécurisant. L’objectif est de réussir à éliminer la fraude dans le circuit de délivrance des permis de conduire, rassurer l’État français et obtenir la levée de la suspension de la procédure d’échange de permis de conduire béninois en France. Nos sources informent que le ministère français des Affaires étrangères a même émis un avis favorable pour s’enquérir des nouvelles procédures de délivrance des permis de conduire béninois afin d’envisager la levée de la mesure de suspension. Mais les échanges entre les services compétents des deux États seraient au point mort et les Béninois résidents en France sont livrés à leur sort. Une fois en France, les Béninois sont obligés de reprendre les cours de conduite dans les auto-écoles moyennant des sommes qui excédent souvent des centaines d’euros, ont laissé entendre certaines sources. Un véritable calvaire pour ces Béninois dont les permis de conduire sont systématiquement annulés depuis bientôt quatre ans en France pendant que les Togolais, les Nigériens et autres continuent de bénéficier de la procédure d’échange de leurs permis de conduire. La situation est devenue insupportable pour ces Béninois de France qui appellent à la prise des mesures diligentes du gouvernement béninois pour mettre fin à leurs peines.
B. K. S