36e sommet de l’Union africaine : le Président Comorien Azali Assoumani prend la tête de l’institution

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Macky Sall n’est plus désormais à la tête de l’Union africaine. L’homme a cédé son fauteuil à son homologue Comorien Azali Assoumani lors de la 36e Sommet de l’institution africaine à Addis-Abeba en Ethiopie ce samedi 18 février 2023.

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Azali Assoumani va diriger l’Union africaine pendant une année de vie désormais. « Notre organisation vient de prouver au monde sa conviction que tous les pays ont les mêmes droits » a déclaré le nouveau président investi après son élection. Dans son discours le nouveau président a plaidé pour une annulation totale de la dette africaine. À l’en croire, il est évident que la dette africaine soit annulée pour permettre une relance de l’économie post-Covid et pour faire face aux impacts négatifs de la crise en Ukraine. Par ailleurs, pour une viabilité de la dette, Azali exhorte la mise en place d’un cadre commun de règlement de cette dette qui sera plus inclusif et intégrants les créanciers bi et multilatéraux et le soutien des partenaires financiers.

Qui est Azali Assoumani ?

À 64 ans, Azali Assoumani est désormais à la tête de l’Union Africaine (UA) pour un an. Ancien chef d’état-major de l’armée, le colonel Azali Assoumani a surgi sur la scène politique en 1999 à la faveur d’un des nombreux coups d’État qui ont agité le petit archipel de l’océan Indien depuis son indépendance de la France en 1975.

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Se présentant comme un « profond démocrate », il explique à l’époque s’être emparé du pouvoir uniquement pour éviter une guerre civile, en pleine crise séparatiste avec l’une des îles de ce pays pauvre d’environ 900 000 habitants. Mais il y prend rapidement goût et se représente en 2002.

Il ne rendra les clés du pays aux civils qu’en 2006, à contrecœur, en vertu d’une Constitution qui établit une présidence tournante entre les trois îles de l’Union (Grande-Comore où il est né, Anjouan et Mohéli). Il se retire alors sur ses terres et devient agriculteur. Mais loin du pouvoir, il s’ennuie et se considère « au chômage »… En 2016, l’appel est trop fort et Azali Assoumani se représente à la fonction suprême. Défiant les pronostics, il remporte un scrutin chaotique et contesté. Quitter le pouvoir « a été une erreur » qu’il ne répètera pas, a-t-il un jour confié à un diplomate en poste dans la capitale Moroni.

À son retour au palais, il élimine en quelques mois tous les obstacles : dissolution de la Cour constitutionnelle, modification de la Constitution pour étendre d’un à deux mandats la durée de la présidence tournante, et élection anticipée en 2019. La prochaine présidentielle aura lieu l’an prochain et s’il est réélu, Azali Assoumani régnera jusqu’en 2029.

Sur sa route vers le pouvoir, il a aussi fait arrêter ses principaux opposants, dont l’ancien président Ahmed Abdallah Sambi pour corruption. En détention préventive pendant plus de quatre ans, il a finalement été condamné en novembre à la prison à vie pour haute trahison, au terme d’un procès dénoncé comme inéquitable. Pour certains sont arrivée à la tête de l’UA est un échec pour l’institution pendant que d’autres se réjouissent.

Médard CLOBECHI

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