En 2024, Haïti a connu une année tragique marquée par la violence des gangs, avec plus de 5 600 morts recensés, selon un rapport du Bureau des droits de l’homme de l’ONU publié mardi. Ces chiffres représentent une augmentation de plus de 20 % par rapport à l’année précédente.
Outre les décès, le rapport fait état de 2 200 blessés et près de 1 500 enlèvements. Par ailleurs, 315 lynchages de présumés membres de gangs ou de personnes suspectées d’en faire partie ont été documentés, ainsi que 281 exécutions sommaires présumées, attribuées à des unités spécialisées de la police haïtienne.
Volker Türk, haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, a dénoncé une situation insoutenable : « Ces chiffres illustrent la violence incessante à laquelle les Haïtiens sont soumis. » Il a également pointé du doigt l’impunité, les violations des droits de l’homme et la corruption comme des obstacles majeurs à une résolution de la crise.
Face à cette montée de la violence, une mission internationale dirigée par le Kenya, avec le soutien des Nations unies, peine à contenir les gangs qui contrôlent environ 85 % de la capitale, Port-au-Prince. Depuis des mois, environ 400 agents kényans sont déployés en Haïti. Ce contingent a récemment été renforcé par 150 policiers militaires venus d’Amérique centrale, dont 75 Guatémaltèques, accueillis samedi par le commandant kényan Godfrey Otunge à l’aéroport international Toussaint Louverture.
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Depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse en 2021, les gangs ont intensifié leurs attaques, ciblant notamment des prisons, des postes de police et même l’aéroport international de la capitale. La vie quotidienne des millions de citoyens haïtiens est paralysée par cette violence omniprésente.
Médard CLOBECHI
