Polémique autour de l’évaluation des apprenants du CI au CM1 : Le ministre Salimane Karimou apporte des explications  

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Le ministre des Enseignements maternels et primaires, Salimane Karimou, a animé une conférence de presse le vendredi à Porto-Novo. L’objectif est d’apporter des clarifications relatives à sa note circulaire qui précise que désormais, le passage du CI au CP, du CE1 au CE2 et du CM1 au CM2 sera systématique.

(Lire quelques extraits de l’intervention du ministre)

« Dans l’intervalle d’un mois, c’est la deuxième fois qu’on se retrouve autour de la cause éducative. La séance de ce soir qui nous réunit porte essentiellement sur les dernières instructions que nous avions envoyées sur le terrain, c’est-à-dire dans nos écoles primaires publiques et privées. L’essentiel de ce qui nous réunit va s’articuler autour de l’évaluation des apprentissages à l’école. Et ce que l’on devrait comprendre par ce concept, ce qui motive.

De façon générale nous pouvons dire que le Bénin n’a pas fait exception à cette préoccupation des chefs d’États africains au début des années 2020 par rapport au forum sur l’éducation tenu à Dakar au Sénégal. Ce forum qui a fait suite à celui au plan international tenu en Thaïlande en 1990. Et par rapport à ces fora, la préoccupation des responsables au plan international est telle que l’école soit à la portée de tous, qu’elle puisse offrir à chacun la chance de se développer. Et c’est depuis ce temps qu’on parlait d’éducation pour tous. Le Bénin à travers la toute dernière réforme du système éducatif en 1990 a mis en place de nouveaux curricula au niveau de nos écoles, tant au primaire qu’au secondaire. Vous avez entendu pendant longtemps parler des nouveaux programmes d’études. Lesquels nouveaux programmes d’études sont devenus par la suite ce qu’on appelle aujourd’hui approche par compétence. Ça, c’est le contexte d’ordre général. Ce qu’il faut retenir, c’est que c’est un programme d’études qui a été adopté par le pays. Lorsqu’on parle de curricula, on doit comprendre que ces documents comportent deux parties essentielles. La première partie c’est ce qu’on appelle les orientations générales. C’est à travers les orientations générales que l’ensemble du curriculum définit les finalités, le profil de l’élève au sortir de l’école. Si le profil est ainsi défini, comme quoi, nous voulons un citoyen d’une certaine catégorie. Ce sont les mêmes documents qui définissent en même temps comment il faudra former ce citoyen et avec quoi il faut le former. Dans le même temps, ces documents disent comment il faut évaluer ce qu’on lui enseigne. C’est de cette partie dure du programme que vous retrouvez ces éléments. À partir de là, ce programme prend un caractère de loi. C’est pour cela qu’on dit souvent qu’un programme d’études est prescriptif, donc on ne peut pas s’y dérober. La deuxième partie, c’est ce qu’on appelle généralement le contenu de formation. Le contenu de formation, c’est les éléments de connaissance. Quand on parle de connaissance, on voit les savoirs, les savoir-faire, le savoir-être et à la limite le savoir-devenir. Et ça, il y a des éléments de variation et cela est souvent contextualisé. Mais ce qui ne change pas, c’est la partie dure telle que je viens de vous la définir. Ce que nous devons privilégier, c’est l’évaluation sommative. La loi d’orientation de l’éducation en République du Bénin votée en 2003 a entériné cela. C’est pourquoi depuis ce temps, on a préconisé que, à la fin de l’année, les enfants qui ont été réguliers à l’école puissent avoir la chance de continuer de développer leurs compétences au cours du cursus scolaire et qu’il n’ait pas de blocage pour lui. C’est depuis ce temps que le système de sous-cycle a été mis en place.

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Le système de sous-cycle

De façon pratique, le système de sous-cycle en réalité concerne le cours d’initiation (CI), le cour élémentaire première année (CE1) et le cour moyen première année (CM1). L’élève qui entre au CI et qui a été régulier au cours de l’année scolaire, qui a commencé le degré de développement de ses compétences puisse systématiquement passer au cours préparatoire (CP). Il ne devrait pas avoir d’obstacle pour cet apprenant à ce niveau. L’élève qui a évolué jusqu’au niveau du CE1 et qui a passé son année scolaire, qui a rempli les conditions de validité en termes de présence à l’école doit avoir la chance également de poursuivre ses études et d’aller au CE2. Il en est de même pour l’apprenant qui a fait le CM1. De façon systématique, leur passage au cours supérieur devrait être automatique.

Quid des élèves du CP et du CE2

N’ont-ils pas droit au même principe de passage automatique ? C’est une exigence que tous les enfants qui entrent au primaire doivent finir le cycle primaire en 6 années sans interruption. Quel est le bémol qui est fait pour les élèves du cours préparatoire (CP) et du cours élémentaire 2e année ? L’enfant qui a fait le CP va aborder au CE1, certaines difficultés, certaines notions, certains paramètres de l’instruction qui n’ont pas été abordés au CP. De façon précise, l’essentiel de ce que les enfants font à ce niveau-là est parfois d’ordre beaucoup plus occasionnel que systématique. En dehors des champs de formations qui ont leur caractère systématique, il y a beaucoup d’autres notions qui sont abordées de façon occasionnelle. Je veux parler par exemple des notions liées à l’histoire, à la géographie, au vocabulaire, à la grammaire et à la conjugaison. Mais c’est au CE1 que l’enfant du CP va aborder de façon systématique ces enseignements. Que ça soit en français ou en mathématique, il y a des exigences en matière des outils linguistiques. Si l’enfant du CP n’a pas pu donner la preuve qu’il a les outils nécessaires à son niveau en termes de faculté pour aller au CE1, qu’on lui offre la chance quand même de reprendre. Mais en bénéficiant du suivi de son enseignant… »

Transcription : Louis Tossavi

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