Côte d’Ivoire/Crise pré-électorale : Laurent Gbagbo sort de son mutisme et prévient

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Muet depuis son arrestation en Avril 2011, avec seulement 2 prises de parole en public, l’ancien Président de la République de Côte d’Ivoire et provisoirement en liberté conditionnelle en Belgique dans l’attente d’un procès en appel à la Cour Pénale Internationale, Laurent Gbagbo s’est prêté aux questions de Denise Epoté en marge de l’émission «Et si… vous me disiez toute la vérité» de TV5 Monde.

À quelques jours de la tenue de l’élection présidentielle dans son pays, cette interview exclusive et très attendue a été l’occasion pour le Président Gbagbo de clarifier sa position sur l’échiquier politique et de s’exprimer sur l’actualité politique ivoirienne marquée notamment par une profonde Crise pré-électorale.

Laurent Gbagbo a réaffirmé son appartenance à l’opposition ivoirienne. «Je comprends la colère des anti – 3è mandat et je la partage. Je pense que l’un des problèmes politiques en Afrique, c’est qu’on écrit des textes sans y croire. On écrit dans la constitution que le nombre de mandats est limité à deux. Pourquoi veut-on faire un troisième mandat ? Il faut qu’on respecte ce qu’on écrit. Il faut qu’on respecte ce qu’on dit.» a-t-il clamé.

Pour lui, le non respect des textes de Loi est substantiellement la source de la sévère crise politique que subit le pays depuis quelques mois. Mais il a souligné et insisté qu’il existe une voie de résolution à emprunter pour sortir le pays du «gouffre» vers lequel il fonce. «Le remède c’est la discussion. Il faut que les gens s’asseyent et qu’ils discutent.» a-t-il expliqué.

Banniere carrée

Il prévient que la menace est grande et que ce qui attend au tournant la Côte d’Ivoire, si rien n’est fait, «(…) c’est la catastrophe».

«Ce qui nous attend, c’est la catastrophe et c’est pourquoi je parle. Pour qu’on sache que j’ai parlé. Pour qu’on sache que je ne suis pas d’accord pour aller pieds et poings liés dans la catastrophe. Pour qu’on sache que je dis qu’il y avait autre chose à faire. Il faut discuter.» a-t-il insisté.

«Une négociation s’impose quand il y a une crise. Il faut avoir la capacité de faire la paix. (…) En ce qui me concerne, je suis toujours dans une position de paix. Je n’ai jamais fait la guerre à personne. Donc je n’ai pas de problème de ce côté là.
(…) Faire la paix, faire l’Union, ça ne veut pas dire, se réunir dans un Magma qu’on appelle «Gouvernement d’Union Nationale». Moi j’en ai dirigé plein tout en sachant qu’ils ne donneraient rien.
Il faut avoir un comportement de paix.» a-t-il poursuivi.

Plusieurs analystes s’accordent à dire que cette sortie de Laurent Gbagbo à la veille de cette fatidique élection présidentielle est un signal fort lancé à toute la classe politique ivoirienne et surtout au Président sortant et Candidat Alassane Dramane Ouattara, face à cette crise qui a déjà fait plusieurs morts sur toute l’étendue du territoire national. Un signal à prendre très au sérieux pour faire baisser la tension politico-sociale qui est à son paroxysme.
Les signaux sont au rouge et pacifier le pays devient un impératif. Les acteurs politiques et sociaux ivoiriens sont une nouvelle fois face à l’histoire.
Laurent Gbagbo, loin de son pays, aura joué son rôle.

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