Naissance du Front pour la Restauration de la Démocratie (FRD) sans les FCBE, RE et autres: La division, cette maladie incurable de l’opposition

À la lisière de l’élection présidentielle au Bénin, l’opposition joue son va-tout pour marquer sa présence et occuper de l’espace. Sans doute, le contexte électoral sous-tend cette hyperactivité de l’opposition béninoise, du moins d’une certaine faction décidée à en découdre avec le régime du Président Patrice Talon. La nouvelle trouvaille qu’elle (l’opposition) a faite le 13 janvier pour alimenter sa lutte anti-Talon est la création du Front pour la Restauration de la Démocratie (FRD). Mais le bébé né fait déjà craindre des risques d’une exacerbation des frustrations et des querelles politiques qui ruinaient déjà cette opposition multicolore.

Au Bénin, l’opposition au Régime Talon est composée de plusieurs partis, tous assis sur des rives à équidistance. Si tous ont comme dénominateur commun leur opposition au pouvoir Talon, tous n’ont pas la même approche pour animer l’opposition. Dès lors, l’univocité ou l’unité d’action qui devrait être une arme redoutable de lutte a déserté le forum. La naissance le 13 janvier 2021 du Front pour la restauration de la démocratie (FRD) cache difficilement le malaise d’une division profonde qui ruine l’opposition béninoise dans un contexte où elle cherche pourtant à provoquer l’alternance lors du scrutin présidentiel du 11 avril prochain. Le parti Les Démocrates, le parti DUD, le parti La Grande Solidarité Républicaine (GSR), La dynamique Aïvo et d’autres mouvements satellitaires sont pour le moment des organisations qui composent le FRD. Or, pour le combat qu’il entend mener, le FRD, dans sa composition, est handicapé par l’absence d’autres partis de poigne tels que la Force cauris pour un Bénin émergent (FCBE), le parti Restaurer l’espoir (RE), le Mouvement populaire de libération (MPL), etc. C’est dire donc que la naissance du Front pour la restauration de la démocratie est un symbole qui renseigne sur les clivages, les incompréhensions, les difficultés d’harmonisation des visions et moyens de lutte de l’opposition béninoise.

Cette opposition multicolore a du mal à s’unir autour des questions essentielles. Évoluant en rangs dispersés, les différents partis politiques de l’opposition béninoise sont fragiles face aux grands blocs de la mouvance. Patrice Talon qui surfe sur le soutien des grands blocs (UP – BR) et autres prend davantage une longueur d’avance sur cette opposition otage des démons de la division. Dans les jours qui viennent, il ne serait pas étonnant de voir d’autres factions de la même opposition s’unir dans d’autres fronts ou autres creusets. Si l’opposition ne se serre pas vite les coudes pour retrouver le chemin de l’unité, elle n’aura que ses yeux pour pleurer la débâcle électorale avec un score humiliant.