Examen du Certificat d’Aptitude Pédagogique (CAP) au Bénin: l’argent sale circule déjà entre candidats et directeurs d’écoles

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(Une somme de 60 mille FCFA déjà perçue dans le circuit noir)

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La chaîne d’organisation de l’examen du Certificat d’aptitude pédagogique (Cap) dans le sous-secteur de l’enseignement primaire et maternel est désormais prise en otage par des cadres peu soucieux de la probité et de l’intégrité professionnelle. Il y a quelques jours, nous avons alerté l’opinion sur les dérives et la grande corruption organisées en réseau par certains examinateurs et directeurs d’écoles. Il s’agit, des actes qui jettent de l’opprobre sur l’enseignement de base pourtant réputé jusque dans un passé pas si lointain comme étant un métier noble avec une grande valeur dans la structure sociale. La corruption sur la chaîne de qualification des maîtres et maîtresses à certains grades dans le corps semble devenir le sport favori. Ici, c’est le système d’organisation des examens du Certificat d’Aptitude Pédagogique (CAP) qui est remis en cause. Selon nos sources, un marché de corruption est entretenu par certains acteurs impliqués dans l’organisation de cet examen. Malheureusement, ce mérite n’est plus forcément d’actualité à cause des jeux obscurs qui se jouent entre candidats et organisateurs. À en croire nos sources, une somme de cent mille (100.000) francs CFA est exigée aux candidats parvenus à franchir les épreuves écrites et pratiques. C’est donc à l’examen des épreuves orales du CAP que les promoteurs de la corruption exigent aux candidats de payer une somme de 100.000 FCFA. Nos sources précisent que cette pratique floue a trop duré. D’autres sources renseignent que ce sont les directeurs d’écoles qui jouent aux courtiers et réclament les cent mille FCFA avec la mention que les sous seront versés à l’équipe des examinateurs. Pis, des informations obtenues de nos sources, il ressort que, généralement, les candidats qui ne payent pas les 100 mille FCFA échouent aux épreuves orales du CAP, grade requis pour prétendre être nommé comme directeur d’une école. Pour d’autres sources, la réussite à cet examen du CAP n’est plus conditionnée au mérite. « Le candidat doit offrir des colis, des cadeaux en plus de l’enveloppe financière » pour assurer une place dans le lot des candidats à déclarer admissibles à l’examen du CAP, ont soutenu nos sources. Une totale opacité qui révèle un amour fou des acteurs impliqués dans l’organisation de l’examen du CAP pour l’argent sale, celui de la corruption. L’admission à cet examen ne serait plus méritoire, mais plutôt achetée à coup d’argent et de dons en nature. Les enseignants les plus valeureux qui s’attachent à la rigueur professionnelle et refusent de payer ces frais destinés à mouiller les barbes des évaluateurs sont réservés à l’échec.

Malgré tout, l’argent sale circule déjà

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Selon nos sources, les promoteurs de la corruption sont décidés à aller jusqu’au bout de leur sale besogne dans le cadre des prochaines sessions d’examen du Certificat d’aptitude pédagogique (Cap). En dépit de notre précédent alerte, les sources renseignent que les corrompus passent déjà aux actes dans certains départements. C’est le cas par exemple du département du Zou. Selon nos sources, les candidats à l’examen du CAP sont harcelés presque quotidiennement. Il leur est exigé de l’argent, ont rapporté nos sources. « Dans mon département, chaque candidat a déjà versé 60.000 FCFA et le jour de l’examen chacun complétera 70.000 FCFA », a confié une source bien introduite dans le milieu scolaire dans le département du Zou. Si l’on se fie à ces informations, les candidats qui espèrent pouvoir réussir à cet examen du CAP sont obligés de débourser plus d’une centaine de mille en francs CFA pour alimenter les réseaux de corruption. D’autres sources dans d’autres départements du pays contactées par notre équipe de rédaction affirment que le harcèlement des candidats se poursuit. Les corrompus sont décidés à mettre la pression maximale afin de racketter les pauvres candidats à l’examen du CAP.

Le Memp et la CRIET interpellés…

La corruption, au vu des confidences de nos sources, est bien là sur la chaîne d’organisation de l’examen du CAP où personne n’arrive à justifier le fondement légal de ces 100.000 francs CFA ou des plus de 100 mille FCFA exigés aux candidats. Le ministère des Enseignements maternel et primaire est interpellé dans ce dossier avec des questions liées au coût des frais d’inscription des candidats à l’examen du CAP et les actes règlementaires pris pour encadrer cet examen. Où sont versés les 100.000 francs CFA exigés aux candidats ? Difficile de répondre à cette question. Le ministre des Enseignements maternel et primaire (Memp), Salimane Karimou et son Directeur de cabinet Dèwanou Avodagbe, tous deux inspecteurs de l’enseignement primaire se doivent d’apporter des réponses à ces questions et publier les actes règlementaires afin de limiter les dégâts et fermer ce marché de corruption entretenu par les acteurs sur les sites de l’examen. Aussi, si ces frais exigés aux candidats sont officiels, il serait recommandé qu’ils soient versés dans les caisses du trésor public. Habituellement, l’État prend en charge les frais de mission pour le compte des examinateurs à l’examen du CAP. Pourquoi alors, les candidats sont-ils harcelés pour payer les frais dans un circuit  » noir »? Ou bien, l’État ne prend plus en charge les frais de mission des examinateurs ? Là-dessus, le Directeur de la planification, de l’administration et des finances (Dpaf) du Memp doit clarifier la situation aux fins de mettre les populations au même niveau d’information. Quoi qu’il en soit, les faits de corruption relevés par nos sources ne sont pas isolés. Le ministre Salimane Karimou devrait prendre des mesures contraignantes pour enrayer le phénomène au plus tôt. Mais déjà, la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET) se doit de s’autosaisir du dossier pour aseptiser cet environnement afin de donner une chance à l’éducation de base d’avoir un personnel de qualité choisi au terme d’un processus d’examen transparent.


Brivaël Klokpê Sogbovi

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