Résurgence de la grande criminalité en zone urbaine: braquages récurrents, symptômes d’un dispositif sécuritaire grippé à Cotonou

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Dans la métropole économique, l’eau est désormais dans le gaz du système de sécurité. À Cotonou, les populations vivent depuis peu, la peur au ventre. Plus une seule seconde ne passe sans que les discussions entre proches n’aillent dans le sens d’un appel à la prudence. Conséquence d’une crainte de ne plus revoir un ami, un parent, un être cher qui serait tombé sous les balles des hors-la-loi. Cet appel à la prudence est aussi le fruit d’une crainte de se voir dépouillé de son bien ou de son argent en pleine circulation, dans un espace marchand ou même privé. En effet, en moins de deux semaines, Cotonou a été le théâtre d’un double braquage.

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Lundi 27 juin 2022. À Akpakpa, des braqueurs ont dicté leur loi à hauteur de la pharmacie Midombo. Un pauvre citoyen a subi la terreur de sa vie. Son péché est d’avoir gardé un sac contenant de l’argent. Selon les informations, la victime a été poursuivie par les divorcés sociaux. Dans cette course poursuite, la victime pensait pouvoir s’en sortir en abandonnant sa moto pour trouver refuge dans la pharmacie Midombo. Mais, les braqueurs déterminés à emporter ce sac d’argent sont rentrés dans la pharmacie, ont tenu en respect ceux qui s’y trouvaient avec leurs armes à feu avant de se volatiliser dans la nature avec le sac d’argent. Les Cotonois n’ont pas fini de digérer cet acte quand un autre braquage a été perpétré le lundi 4 juillet dernier. Cette fois-ci, c’est au quartier St Michel non loin de la Librairie Tunde que les hors-la-loi ont frappé. Sans être inquiétés, précisent des sources de votre journal le « Potentiel  », les braqueurs ont chipé plus de 5 millions FCFA à la victime, un agent d’une société de la place. La scène du braquage décrite par des témoins révèle que les criminels ont maîtrisé, à l’aide des armes à feu, la victime et deux autres usagers encombrants. La police n’est venue qu’après le départ des voleurs pour les constats d’usage. Ces deux braquages perpétrés coup sur coup en l’espace d’une semaine annoncent une résurgence de la grande criminalité dans la ville de Cotonou. Les populations ont des raisons d’avoir des inquiétudes surtout que les braqueurs, dans les deux cas, n’ont eu visiblement aucun mal à commettre le forfait. La terreur serait-elle désormais de retour dans la métropole économique sous les assauts planifiés et non contrés par les forces de sécurité ? L’on croyait pourtant si loin cette époque où Cotonou était une zone d’actions privilégiées des voyous en rupture d’éducation et amoureux du gain facile. Cela faisait d’ailleurs longtemps que des braquages ont pu opérer dans la ville et surtout sans subir au moins la foudre de feu des forces de sécurité. Que se passe-t-il donc avec le dispositif sécuritaire qui jusque-là avait permis de débusquer les réseaux de malfaiteurs et d’anticiper les plans d’attaque, de terreur et de vols dans la ville de Cotonou ? Si en pleine journée, des braqueurs peuvent poursuivre des citoyens, s’introduire dans une pharmacie, tenir en respect des usagers à l’aide des armes à feu et réussir à emporter le butin (d’importantes sommes d’argent), il est à soupçonner une faille dans le système de renseignements, d’alerte et d’intervention des forces de sécurité. La haute hiérarchie policière et les autres forces d’appui sont interpellées.
Brivaël Klokpê Sogbovi

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