Transaction foncière inachevée et querellée : le prêtre Gabriel Codagbé accusé « d’escroquerie en parcelle »

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L’Eglise catholique sera peut-être bientôt propulsée au-devant de la scène publique par l’un de ses acteurs engagé dans une affaire dite  »d’escroquerie en parcelle ». En effet, l’archevêque d’Abomey a été saisi courant le mois de juin 2022 d’une plainte contre le Père Gabriel Codagbé. Le plaignant, Darius Agbéhounkpan, qui est un commissaire à la retraite reproche au Prêtre Gabriel Codagbé des faits d’escroquerie en parcelle.

Le plaignant affirme avoir fait la connaissance du Prêtre Gabriel Codagbé alors qu’il était recteur de l’internat Sinwé-lego dans la commune d’Agbangnizoun. Selon le commissaire retraité qui expose les faits à l’archevêque d’Abomey dans sa plainte, le Prêtre Gabriel Codagbé a décidé de vendre l’une de ses parcelles courant avril 2014 pour des raisons de voyage.

« J’ai choisi celle (la parcelle, Ndlr) située à Codji dans l’arrondissement de Détohou dans la commune d’Abomey. Il s’agit d’une parcelle d’environ quatre (04) hectares. Nous nous sommes convenus sur la somme de huit cent mille (800.000) francs CFA l’hectare soit trois millions deux cent mille (3.200.000) francs », lit-on dans la plainte adressée à l’archevêque.

Le commissaire à la retraite précise avoir versé courant les mois de mai, juin et août 2014, soit en trois tranche, une somme de deux millions cinq cent mille (2.500.000) francs CFA au Prêtre Gabriel Codagbé sous le couvert de son jeune frère. Le plaignant a d’ailleurs joint à sa plainte les décharges signées par le jeune frère du Prêtre Gabriel Codagbé. N’ayant reçu aucun acte de propriété du Prêtre vendeur de parcelle, l’acquéreur explique qu’il a refusé de verser les 700 mille FCFA restants.

Le Prêtre Gabriel Codagbé n’aura jamais remis les papiers à l’acheteur qui soutient que ses efforts en la matière sont restés vains depuis 2014. 2020 sera un tournant dans le dossier. Les limites de la parcelle ont été contestées par une dame présumée propriétaire de ladite parcelle, a décrit le plaignant.

« J’ai aussitôt informé le Père Gabriel qui m’a donné rendez-vous à Bohicon. (…) Nous avons vaille que vaille délimité la parcelle, sans document. J’ai tout fait mais je n’ai reçu aucun document du Père Gabriel au point où je suis devenu irrité et l’ai menacé de saisir l’archevêque puis le tribunal», a écrit le plaignant qui précise que le Père Gabriel Codagbé a finalement ordonné un levé topographique contradictoire qui lui a coûté 200 mille francs CFA.

Le commissaire à la retraite explique que depuis qu’il a transmis copie du levé topographique contradictoire au Prêtre Gabriel Codagbé, rien n’y fit. Juin 2022 sera un autre tournant de l’affaire. Alors qu’il s’apprêtait à faire une culture de manioc sur la parcelle qu’il a défrichée, le plaignant explique qu’une grande plaque portant le nom d’une autre personne a été posée au beau milieu de la parcelle.

Cette autre personne serait devenue le propriétaire du domaine selon les inscriptions renseignées sur la plaque. Pour sortir de cet engrenage, le commissaire à la retraite, Darius Agbéhounkpan informe qu’il a juste demandé au Prêtre Gabriel Codagbé de lui restituer les 2.500.000 francs CFA perçus et les 200 mille francs déboursés pour le levé topographique. Arguant de « ne plus se souvenir de là où il a déposé le document de la parcelle», le Père Gabriel Codagbé a ‘’gardé un mutisme total, ne répondant ni à mes appels ni à mes messages’’, a écrit le plaignant.

Aujourd’hui donc, le commissaire à la retraite ne dispose d’aucun papier d’achat de la parcelle. En exposant ces faits, le plaignant qui menace de saisir la justice et porter l’affaire sur les réseaux sociaux, attend de l’archevêque une médiation afin que le père Gabriel lui restitue les fonds.

Banniere carrée

Le contradictoire : ce qu’en dit le Père Gabriel Codagbé

Dans cette affaire dite d’escroquerie en parcelle, le Prêtre Gabriel Codagbé est placé sur le banc des accusés par le plaignant. L’avis d’un accusé et d’un plaignant ne sont presque jamais concordants. Ainsi, conformément au code de déontologie et de l’éthique dans la presse et au code de l’information et de la communication, nous avons enclenché une démarche contradictoire pour avoir le son de cloche du Père Gabriel Codagbé. En effet, nous avons contacté le prêtre, il y a une semaine, pour avoir sa version des faits dans cette transaction foncière querellée. Le Prêtre Gabriel Codagbé répond à notre sollicitation et nous a donné rendez-vous le vendredi 5 août 2022 à 11h dans une maison/ Centre de l’Eglise catholique à Saint Jean.

Pour la circonstance, la rédaction du potentiel a dépêché deux journalistes de son département d’investigation sur les questions foncières et celui se rapportant aux questions économiques. Pendant près de vingt (20) minutes, le prêtre Gabriel Codagbé s’est prêté à nos interrogations. A la question de savoir s’il reconnaît avoir pris l’argent via son frère chez le commissaire Agbéhounkpan Darius, il a reconnu les faits. Nous avons cherché à savoir pourquoi le domaine est querellé et la raison de la présence d’une plaque d’un autre présumé propriétaire sur le domaine.

Les yeux hagards, le père Gabriel Codagbé répond : « Vous avez vu ? C’est un domaine que j’ai acheté depuis et que j’ai cédé ; j’étais à Dasso et je viens de prendre service à Bohicon et il me faut du temps pour constater». Père Gabriel Codagbé a ajouté : « Vous a-t-il dit qu’il a commencé à exploiter le domaine depuis 2014 ? » A notre question de savoir pourquoi il n’a pas voulu remettre la copie de sa convention de vente au nouvel acquéreur, (Darius Agbéhounkpan), sa réaction est sans ambages : « Vous avez acheté une Parcelle au moins une fois non ? Où est-ce qu’on remet copie de convention à un acquéreur avant qu’il ne finisse de solder la totalité du montant conclu ?»

Les journalistes de notre rédaction demandent au père Gabriel Codagbé s’il dispose d’une convention d’achat du domaine. « Ce n’est pas une convention mais une décharge des Vendeurs, et mes Vendeurs sont encore vivant», répond-il. « Peut-on avoir copie de cette décharge ? », a lancé un journaliste du potentiel. À cette question, père Gabriel Codagbé répond en ces termes : « Je viens de faire un déménagement et je ne sais où j’ai rangé tous mes documents».

Le commissaire à la retraite Darius Agbéhounkpan menace se saisir les tribunaux s’il ne récupère pas son argent suite à sa plainte transmise à l’archevêque d’Abomey. Nous posons la question au Père Gabriel Codagbé à savoir, comment compte-t-il régler cette affaire. « Il veut son argent et je vais rembourser. C’est ce qu’il a dit à l’archevêque d’Abomey et de Cotonou», a répondu Père Gabriel Codagbé. Mais les fonds seront restitués quand? Ici, la réponse du Père Gabriel ne donne aucune précision de l’échéancier. « Je ne peux vous donner une date ici présent mais je vais rembourser son argent.», a laissé entendre le Père Gabriel Codagbé. Darius Agbéhounkpan qui se sent floué se fait menaçant.

Le père Gabriel Codagbé accusé promet rembourser les fonds sans aucune date précise. Cette affaire dite d’escroquerie en parcelle, si elle n’est pas vite réglée à l’amiable avec la restitution des fonds dans les couloirs de l’Archevêché risque de ternir l’image de l’Eglise catholique.

À suivre…

Brivaël Klokpê Sogbovi

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