Campagne nationale d’Alphabétisation 2021-2022 : sous les auspices d’une reprise ambitieuse

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Faire de l’alphabétisation et de l’éducation des adultes en langues nationales, un précieux outil de changement social et de production de richesse. C’est la vision du Gouvernement pour le secteur de l’Alphabétisation que concrétise le Fonds d’Aide à l’Alphabétisation et à la Promotion des Langues Nationales (FAAPLN).

« Avec ces cours d’alphabétisation, nous commençons à faire, petit à petit, des calculs avec nos portables. En allant au marché, nous essayons d’écrire les choses à acheter sur un papier en langue yoruba ». Ce témoignage de dame Zakirou Amadou, originaire de Tchaourou, commerçante au Centre de Titirou de Parakou et apprenante en langue Yoruba, renseigne à suffisance sur l’intérêt qu’elle porte à l’Alphabétisation. Comme dame Zakirou Amadou, ils sont des milliers provenant majoritairement du secteur artisanal du Bénin à nourrir le rêve de se voir alphabétiser afin de mieux gérer leurs micro-entreprises. C’est le cas de Hortense Bada qui, très optimiste, ne perd pas de vue l’objectif à l’origine de son inscription dans son centre d’alphabétisation pour acquérir des connaissances certifiées en langue Yoruba : « Quand nous allons persévérer et finir les trois ans de cours, nous allons pouvoir écrire tout sur papier, faire les calculs nous-mêmes et nous n’aurons plus besoin d’interprètes.» Ainsi, à en croire les témoignages des dames Zakirou Amadou et Hortense Bada, lire, écrire et compter dans sa langue maternelle apparait désormais aux yeux des apprenants des centres d’Alphabétisation comme étant la trilogie à l’origine de leur enthousiasme pour leur inscription utile et massive dans les centres d’alphabétisation. Suspendus depuis 2020 pour des raisons essentiellement liées à la Covid-19, c’est à la satisfaction des apprenants que pour le compte de la présente année, les 104 centres d’Alphabétisation répartis dans les 12 départements du Bénin, ont rouvert leurs portes.

De la reprise joyeuse des cours

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Deux mois après le lancement officiel de la campagne d’Alphabétisation pour le compte de l’année 2021-2022 par le ministre des Enseignements secondaires, techniques et de la Formation professionnelle, Kouaro Yves Chabi, le directeur du Fonds d’Aide à l’Alphabétisation et à la Promotion des Langues Nationales Zinsou Marcellin Hounzangbe et son équipe ont effectué une tournée nationale pour se convaincre de l’effectivité de la reprise des cours dans les centres d’Alphabétisation. De cette descente sur le terrain, le constat est plus que satisfaisant et force l’admiration. Aux premières heures des cours, les centres d’Alphabétisation ne désemplissent pas, l’affluence remarquable est illustrative de l’effectivité de la reprise des cours. Difficile de distinguer l’apprenti du patron et le patron de l’apprenti, tous déterminés à aller avec assurance au bout de l’apprentissage. Pour nombre d’apprenants rencontrés lors de la tournée du directeur général du FAAPLN et son équipe, c’est une occasion que l’État leur offre pour sortir de l’analphabétisme. « Après plus d’un mois de cours, certains d’entre nous jouissent déjà des fruits de l’Alphabétisation. Ils lisent, écrivent de petites phrases ett comptent des chiffres dans leurs langues. », ont-ils témoigné sourire aux lèvres sur fond d’éloges à l’endroit du Gouvernement. Reconnaissant la place, le rôle et l’importance de l’Alphabétisation dans leur quotidien social et commercial et dans une Nation en construction, Léontine Tawe et Michel M’bena qui prennent assidument part aux cours au centre d’Alphabétisation de Manta dans la commune de Boukoumbé déclarent : « l’Alphabétisation est une bonne chose pour nous qui n’avons pas été à l’école. Nous sommes convaincus qu’après la formation, nous serons bien outillés, nos activités vont prospérer et l’Etat même gagnera parce que désormais nous allons quitter l’informel pour le formel et nous aurons à payer les impôts. Ce qui contribue au développement de notre pays ». La soixantaine révolue, Dame Lamatou Wuyero Bio, malgré son âge avancé, n’a pas voulu rater cette inédite occasion. Merveilleusement éblouie par tout le sérieux qui encadre le déroulement des activités pédagogiques, elle croit et soutient fermement que l’Alphabétisation est une seconde chance de réussite sociale pour les personnes déscolarisées et non scolarisées. Dès lors, elle considère que lire, écrire et compter dans son Bariba natal est une source d’épanouissement personnel pour elle. Les centres d’alphabétisation ont certes repris vie à la grande satisfaction des apprenants, mais non sans difficultés. Et le Gouvernement du Bénin s’emploie à les solutionner par le truchement du directeur Zinsou Marcellin Hounzangbe et son équipe dynamique.

Aperçu des difficultés dans la mise en œuvre du faire-faire

Des difficultés, il en existe dans tous les secteurs et celui de l’Alphabétisation n’en fait pas dérogation. Pour le compte de la présente campagne d’Alphabétisation, elles sont essentiellement liées à la gestion des effectifs pléthoriques (les manifestations d’intérêt dépassent les prévisions), d’une part. Ce qui occasionne l’insuffisance des intrants pour les apprenants régulièrement inscrits, d’autre part. Par ailleurs, dans certains centres des départements du Nord du Bénin, on note l’absence des apprenants due à la période de récolte. Des difficultés liées à la logistique sont également notées par endroits. Pour remédier à ce type de difficultés, les OPA sont obligés de négocier avec les responsables d’Églises, les Directeurs des collèges et des écoles. Ce qui est déjà une avancée notable en termes de solutions. Les centres de loisirs des jeunes sont également sollicités. À Zakpota par exemple, c’est la maison de peuple qui abrite les cours. À Akpro-Miséréré, c’est dans le hangar du collectif des artisans que se déroulent les cours. Les Associations des artisans sont mises à contribution pour aider les OPA à régler ce préalable avant tout démarrage des cours. Aussi, la prise en charge des facilitateurs et des coordonnateurs communaux d’Alphabétisation reste-t-il encore un véritable piège pour le bon déroulement des cours.
Suspendus en 2020 du fait de la Covid-19, la reprise des cours d’Alphabétisation est globalement bien appréciée par les apprenants de tous les centres visités. Ils demandent au gouvernement de ne pas s’arrêter en si bon chemin, de conduire le programme jusqu’à terme, car, l’Alphabétisation mobilise une masse importante de la population. Ce qui, in fine, va contribuer au développement du Bénin. Pour la réussite de ce programme, les Partenaires techniques et financiers sont invités à appuyer davantage le Gouvernement béninois dans sa politique et dans sa vision pour le sous-secteur. Lequel Gouvernement, à son tour, devra mettre à la disposition du Fonds des ressources additionnelles pour l’atteinte des objectifs, ont recommandé les apprenants.
Pour mémoire, les centres d’alphabétisation ci-après ont été visités par les équipes composées des cadres du FAAPLN et de la DAPLN. Il s’agit du centre de Manta dans la commune de Bounkoumbé, de Gbodjétin à Fidjrossè dans la commune de Cotonou, les centres de Wanssirou, et de Titirou dans la commune de Parakou, de Koguédé, commune de Za-Kpota, celui d’Abomey, de Right To play à Zinvié, de Dodji Bata dans la commune de Zè, de Zaphi commune de Dogbo, de Ouèdèmè-Adja commune de Lokossa, de Akpo-Misséreté dans le département de l’Ouémé et de Yoko dans la commune de Saketé.

B.S.K.

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