Affaire «2,5 tonnes de cocaïne » au Bénin: Yves Talon en gilet de prisonnier, la poudre blanche coûte cher

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Militaire de la Marine et précédemment en service à la Direction des services de liaison et de la documentation (Dsld) plus connue sous le vocable de Services des renseignements, Yves Talon est depuis quelques semaines dans les liens de la détention. Si la soif d’en savoir plus sur les réels motifs de son arrestation était jusqu’ici remarquable, le patronyme de l’homme était aussi objet de débats. Les liens de parenté entre Yves Talon et le Président de la République étaient relevés comme une preuve de la lutte implacable et impartiale lancée contre la corruption et autres vices. Dans une précédente publication, la rédaction de votre journal avait l’interpellation de Yves Talon pour son implication dans une grosse et louche affaire. Une perquisition avait été organisée à son domicile et des éléments de preuve avaient été récupérés. Mais depuis peu, les épais nuages s’envolent et le fond de l’affaire se précise.

Yves Talon et ses liens dans l’affaire de 2,5 tonnes de cocaïne

Il n’est plus superflu de lier l’arrestation de Yves Talon à la rocambolesque affaire de 2,5 tonnes de cocaïne qui a défrayé la chronique fin 2021 au Bénin. Dans le narratif de nos sources qui s’appuient sur les rapports d’enquête judiciaire, il ressort que Yves Talon a des échanges téléphoniques réguliers avec les personnes inculpées ou des personnes soupçonnées dans l’affaire de trafic des 2,5 tonnes de cocaïne. À en croire nos sources, les services spécialisés ont pu extraire du téléphone de Yves Talon des conversations qu’il a avec les personnes impliquées dans l’affaire de trafic de cocaïne. Dès lors, il était devenu une cible pour les équipes en charge de l’affaire des 2,5 tonnes de cocaïne. Son arrestation et son transfert à la prison civile de Cotonou font donc suite à la découverte des preuves irréfutables de sa liaison avec le réseau des trafiquants de drogue. Dans le même dossier, nos sources renseignent qu’ils sont au total 27 personnes repérées et fichées pour être arrêtées. Sur cette liste, 9 personnes sont déjà fuite hors du Bénin. Selon nos sources, Interpol a été mis à contribution et certains présumés trafiquants de cocaïne en cavale sont mis aux arrêts en Europe et séjournent en prison en attendant les procédures d’extradition vers le Bénin. Dans le dossier, les enquêtes sont codirigées par les services américains DEA et les autorités béninoises. Si notre équipe de rédaction n’a pu avoir tous les noms des présumés trafiquants traqués, les identités révélées montrent qu’il s’agit des figures bien connues au Bénin. Plus d’un an après l’éclatement de l’affaire, les braises sont loin de s’éteindre.

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Genèse d’une affaire de cocaïne qui refait surface

L’affaire des 2,5 tonnes de cocaïne au Bénin remonte à 2021. Par une sortie médiatique, le Procureur Spécial de la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET) a révélé la saisie spectaculaire de 2,5 tonnes de cocaïnes dans un entrepôt à Ekpè/PK10, dans la commune de Sèmè-Podji. La découverte de cette importante quantité de drogue n’a d’ailleurs pas été une tâche facile. Les enquêteurs ont localisé la drogue après « une enquête minutieuse et une traque discrète », avait indiqué le Procureur Spécial de la CRIET, Mario Metonou. Du côté de l’Exécutif, le porte-parole, Wilfried Léandre Houngbédji avait fait savoir que les trafiquants ont gardé leurs bateaux au large des côtes béninoises, et, nuitamment, ont procédé au déchargement de la drogue au moyen des pirogues de pêche artisanale et autres embarcations de fortune. Ce faisant, les trafiquants avaient réussi à contourner les mesures de sécurité et de contrôle pour faire entrer la drogue sur le territoire béninois. Au total quatorze (14) personnes avaient été mises aux arrêts dans cette affaire de 2,5 tonnes de cocaïne. Aussi, les enquêtes avaient révélé que le magasin dans lequel les 2,5 tonnes de cocaïnes ont été découvertes appartient au Libanais El Dorr Zafer et loué par un ressortissant ivoirien du nom de Kipré Kouadio. Les 14 présumés trafiquants de quatre (4) nationalités différentes avaient été placés sous mandat de dépôt par le Procureur Spécial de la CRIET au petit matin du jeudi 7 octobre 2021 et gardés à la prison civile d’Akpro-Missérété. Ils étaient poursuivis pour « trafic de drogue international à haut risque, blanchiment et tentative de corruption». À l’époque, le plus âgé des présumés coupables dans cette affaire de cocaïne avait 59 ans et le plus jeune à 24 ans. Les 2,5 tonnes de cocaïnes saisies avaient été incinérées le vendredi 8 octobre 2021 à Ouèssè, commune de Ouidah dans le département de l’Atlantique.

Brivaël Klokpê Sogbovi

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