Rencontre entre le Chef de l’État et le parti de Boni Yayi Talon, un langage de vérité aux  »Démocrates »

0 205

📍L’audit du fichier électoral acté

📍Pas d’accord sur la grâce et la loi d’amnistie

Banniere carrée

Quatre (4) heures d’horloge d’échanges francs et sincères dans une ambiance détendue et conviviale. Entre le Chef de l’État, Patrice Talon et ses hôtes du parti de l’opposition ‘’Les Démocrates’’ (LD), les discussions étaient sans langue de bois ce lundi 27 novembre 2023 au palais de la Marina.

Sous son statut de président du parti LD, Boni Yayi a conduit une délégation composée du député Éric Houndeté, de Nourenou Atchade et de Basile Ahossi à la Présidence de la République. Là-bas, Patrice Talon qui est à l’initiative de ladite rencontre les attendait. À l’ordre du jour, les  »griefs » du parti LD relativement à la liste électorale et au processus électoral au Bénin. Avec un sens de responsabilité et d’ouverture, Patrice Talon s’est montré favorable à accueillir et soutenir les propositions allant dans le sens de l’évolution des pratiques au Bénin. Un doute plane sur la fiabilité de la liste électorale. Ce doute, Boni Yayi et les membres du parti Les Démocrates ne cessent de l’exprimer. L’ancien Chef d’État a d’ailleurs lancé un appel à la communauté internationale pour un audit du fichier électoral avant les échéances électorales générales de 2026. « Je suis d’accord pour que vous auditiez le registre national d’état civil, y compris le logiciel d’extraction de la liste électorale. Vous pouvez choisir les experts que vous voulez pour le faire, mais veillez à ce que ce ne soit pas fantaisiste. Et si LD n’a pas les ressources pour le faire, je vais demander au Gouvernement de financer », a dit Patrice Talon à ses hôtes. Sur le sujet, le président de la République souhaite le faire savoir. Il n’y a rien à cacher. Le parti Les Démocrates peut solliciter par ses soins ses experts pour la réalisation de cet audit. Par ailleurs, Patrice Talon a affirmé à ses hôtes qu’il est favorable à ce que leur parti participe à la constitution du personnel électoral afin de s’assurer de la transparence du processus. Pour lui, « il est évident que pour 2026 le personnel politique de la CENA doit compter des représentants LD conformément à nos habitudes ». En outre, les discussions ont porté sur la composition de la CENA et de la Cour constitutionnelle. Sur chacun de ces points, la préoccupation des représentants du parti LD était de voir comment contourner les textes afin de leur permettre d’y envoyer des représentants. Ce qui, pour eux, garantirait l’inclusivité du processus. À ce propos, le Président Patrice Talon, dans une démonstration logique et cohérente a relevé les faiblesses de cette approche. Le Président Talon a rappelé que les lois qui ont permis la mise en place de ces structures sont les mêmes qui étaient là avant son arrivée au pouvoir. Il n’y a donc pas eu de modification des textes. Patrice Talon a plaidé pour la préservation des socles de la République. Pour le patron de l’Exécutif béninois, il faut saluer l’attitude républicaine des institutions de la République qui jouent leur partition avec rigueur. À titre illustratif, Patrice Talon a rappelé à la délégation du parti LD que les présidents élus en 1996, 2006, et 2016 l’ont été dans des conditions où ils n’avaient même pas un représentant à la Cour. « (…) ce n’est pas parce qu’on n’est pas à la Cour ou à la CENA qu’il y a exclusion », a laissé entendre Patrice Talon. En outre, la délégation LD a plaidé pour l’amnistie en faveur de certains prisonniers qu’elle considère comme « politiques » ou en faveur d’autres compatriotes qu’elle considère comme exilés. Là-dessus, le Président TALON a été on ne peut plus clair. Pour les jeunes qui ont été manipulés et se sont retrouvés en délicatesse avec la loi, Patrice TALON a clairement dit qu’il est prêt à faire un geste pour eux. Les procédures seront accélérées et ceux qui seraient condamnés seront graciés. Par contre, pour les instigateurs qui sont les vrais responsables, Patrice Talon ne voit pas comment les sortir d’affaire. « Un responsable politique doit assurer ce qui est de sa responsabilité républicaine », a lancé le Président de la République qui explique qu’il ne faut pas prôner l’impunité pour les acteurs politiques simplement du fait de leur appartenance à la classe politique. Sur la question des citoyens qui sont hors du pays, Patrice Talon a rappelé qu’il n’a signé aucun décret pour exiler quiconque. Les intéressés sont donc libres de rentrer au pays pour répondre de leurs actes, a-t-il dit. Au palais de la Marina, la délégation du parti Les Démocrates a plaidé pour une amnistie en faveur de Rékya Madougou. Cette demande ne passe pas chez le patron de l’Exécutif. Patrice Talon ne compte pas gracier Reckya Madougou pas plus qu’il n’entend soutenir une loi d’amnistie, n’étant pas député à l’Assemblée nationale. Avant de mettre fin à la séance, le Président Patrice Talon a invité le Parti Les Démocrates à éviter de jeter de l’opprobre sur le pays pour des raisons politiciennes. Cette rencontre montre à suffisance que le Président de la République Patrice Talon est dans une dynamique républicaine. Avec responsabilité, souplesse et gravité, Patrice Talon a tranché les questions préoccupantes soulevées par le parti Les Démocrates.

Brivaël Klokpê Sogbovi

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

error: Content is protected !!