Amendement du Code électoral : Le marché de la  transhumance politique fermé 

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Les gains sont énormes et les avantages innombrables. Les amendements apportés à la loi n°2019-43 du 15 novembre 2019 portant code électoral en République du Bénin sonnent comme une thérapie de choc au mal transhumant en politique. 

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Depuis une trentaine d’années, sous le renouveau démocratique, la transhumance politique a été toujours une équation insoluble. Qualifiée de serpent de mer qui refait surface sur fond de mépris à un minimum de vertu, la transhumance politique a toujours déstabilisé les partis politiques, occasionné les destitutions de maires, favorisé le chantage et rendu illisible le jeu politique au Bénin. Enfin, le remède efficace tant attendu est là. Avec la réforme du système partisan ayant débouché sur un renforcement de la prépondérance des partis politiques dans la dévolution du pouvoir, l’Assemblée nationale vient de fermer les portes du marché de la transhumance politique. Désormais au Bénin, quand on est élu sur la liste d’un parti, on doit fidélité à ce parti ou tout au moins on ne peut pas servir la cause d’un parti adverse pour des raisons inavouables. On respecte le choix des électeurs dont on a bénéficié de la confiance. Ainsi, les députés et les maires ne peuvent parrainer que les candidats à la Présidence de la République provenant de leur bord politique. On ne peut pas soutenir un candidat autre que celui du parti. Cette réforme signe la fin de la prostitution politique. Car ce Code empêche les débauchages de parrains dans les camps adverses. Il s’agit là des digues posées par la nouvelle mouture du code électoral voté au parlement. La loi a été claire sur la question. Le parrainage qui pourrait devenir le nouvel outil de chantage ou de corruption électorale ne le sera plus. Le code a mis fin à toutes les velléités possibles en la matière afin d’assurer la transparence et l’éthique dans les processus électoraux. Au fond, la réforme était très attendue par les populations qui, de tout temps, ont déploré et dénoncé la tendance des acteurs politiques à la transhumance. Il s’agissait d’une trahison de la confiance placée en eux par les électeurs. Mais là, le marché est fermé. Au cours des débats sur la révision de la Constitution par exemple, le parti Les Démocrates a émis des craintes relativement au débauchage éventuel de ses élus. Une telle crainte ne devrait plus avoir lieu prochainement avec l’adoption du nouveau code électoral. La réforme est de nature à rassurer définitivement tous les autres partis, que leurs élus resteront bien leurs élus. À noter que désormais pour être éligible au partage des sièges, les partis doivent obtenir 20% des suffrages dans chacune des circonscriptions électorales du pays (soit 1/5e des suffrages). Le défaut des 20% dans une circonscription élimine le parti de l’attribution des sièges. Aussi, chaque candidat à l’élection présidentielle doit être porté par au moins 15% du collège des parrains provenant de 3/5ème des circonscriptions électorales législatives soit, par excès, 15 circonscriptions sur les 24. Les amendements ont ainsi prescrit la nécessité pour les partis politiques de se mettre ensemble pour promouvoir l’unité nationale à travers une meilleure représentativité dans toutes les régions du pays.

B. K. S

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