Sommée de délocaliser ses activités de Cotonou par le gouvernement depuis 2021 : À Ganhi, la Société des ciments du Bénin défie Talon

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Elle est toujours en place et tourne à plein régime tous les jours. La Société des ciments du Bénin (Scb) est bien implantée à la zone commerciale de Ganhi à Cotonou. En ce début du mois de mai 2024, la Scb poursuit tranquillement sans retenue ses activités de production industrielle du ciment qu’elle achemine par la suite vers le marché de commercialisation.

Mais cette présence de la Scb à Ganhi est désormais vue comme la preuve d’une défiance des responsables de ladite société vis-à-vis de l’autorité de l’État béninois. Depuis le 28 juillet 2021, le gouvernement du Président Patrice Talon avait décidé de la délocalisation de la Société des ciments du Bénin de la zone commerciale de Ganhi. La Scb avait jusqu’à fin décembre 2022 pour plier bagage et cesser toutes activités dans la zone commerciale de Ganhi. Aujourd’hui, cela fait 16 mois 2 jours que le délai butoir de délocalisation est arrivé à expiration. Et pourtant, la Scb reste active à Ganhi.

Les activités de production de la Société des ciments du Bénin se poursuivent allègrement dans la zone commerciale de Ganhi enfonçant davantage la dégradation de l’environnement et les effets néfastes sur la santé des riverains. C’est d’ailleurs pour ces raisons que le gouvernement béninois avait enjoint aux responsables de la Scb de délocaliser de Ganhi. « L’existence de cette Société dans une zone de grande concentration urbaine est source de désagréments causés aux riverains de même qu’à l’environnement.

En outre, cette implantation n’est plus en conformité avec les dispositions du décret n° 2001-289 du 8 août 2001 portant approbation du plan d’aménagement de la zone de Ganhi qui interdit le développement d’activités industrielles dans le périmètre concerné. Aussi, le Gouvernement a-t-il demandé aux responsables de la SCB, depuis juin 2020, de programmer le déménagement de l’unité de production pour le 30 juin 2022 au plus tard », lit-on en point 5 du compte rendu du conseil des ministres en date du 28 juillet 2021. Le gouvernement en évaluant la situation à l’époque a été clair sur l’extension du délai butoir : « En évaluant la situation actuelle, le Conseil a décidé de confirmer ce délai pour la délocalisation de la Société.

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En tout état de cause, à cette date, il sera mis un terme aux activités de la Société qui disposera alors, à partir de cette échéance, d’un délai maximum de 6 mois pour procéder au démantèlement de son outil industriel et libérer définitivement le site au plus tard le 30 décembre 2022 ». Il s’agit ici d’une décision ferme du Conseil des ministres. Si la Scb n’a jusqu’ici pas obtempéré, l’on se demande ce qui donne ce courage indien aux responsables de ladite société. Plus de 16 mois se sont écoulés depuis la date butoir de délocalisation.

Mais la Scb est bien là au vu et au su de tout le monde. L’environnement est toujours en souffrance avec l’activité industrielle polluante et intensive. Les riverains, eux, n’ont plus de choix que de traîner çà et là diverses affections. « Si le gouvernement a parlé et que la société refuse de partir, qui sommes nous, nous pauvres populations pour aller forcer les gens à partir d’ici », a confié un des riverains en colère et visiblement fatigué. L’impuissance des pauvres riverains ne saurait être admise au sommet de l’État.

Si le Chef de l’État a présidé un conseil des ministres qui a pris une décision aussi forte avec des délais précis, il n’y a pas de raisons qu’une société passe outre cette décision. Quelle est donc la motivation du maintien sur place de la Scb à Ganhi ? En l’absence d’une réponse crédible, il est loisible de constater que la Scb nargue simplement le gouvernement foulant au pied l’autorité du Président de la République tout en continuant par créer des dégâts sur l’environnement et sur la santé des populations.

Que va faire à présent le gouvernement maintenant que tout le monde voit clairement la Scb encore en activité à Ganhi ? Au Président d’agir pour réaffirmer l’autorité de l’État dans un dossier où des vies sont menacées en pleine ville.

B. K. S

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