Combat pour l’élimination des violences faites aux filles et aux femmes au Bénin : Angela Kpeidja met 2 œuvres sur le marché livresque ce jeudi à Cotonou

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Jeudi 28 novembre 2024, l’Institut Français de Cotonou servira de cadre au lancement de deux (02) œuvres abordant les thématiques relatives aux violences faites aux filles et aux femmes dans le contexte béninois.

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Ces bébés livresques qui seront mis sur le marché littéraire par Angela Kpeidja, journaliste, spécialiste en communication pour la santé, chef service Web à la SRTB, est une nouvelle forme pour elle de jouer avec honneur et beaucoup de courage sa partition pour l’élimination des violences à l’égard du sexe féminin.

Dans une interview accordée à la rédaction du journal ‘’Le Potentiel’’, la Présidente de l’ONG « N’aie pas peur » revient sur la nécessité de mettre en place des mécanismes de soutien aux femmes victimes de viol.

Elle décrit dans sa bande dessinée « Philognon, une voix qui s’élève ! », les aventures d’une stagiaire au sein d’une Direction d’un Ministère au Bénin. Angela Kpeidja lève également le voile sur les objectifs poursuivis par la publication de ces œuvres.

Le Potentiel : Vous mettez sur le marché demain deux (02) œuvres. De quoi s’agit-il ?

Angela Kpeidja : Deux œuvres dont je suis auteure seront effectivement mises sur le marché livresque dès demain. Il s’agit d’un ouvrage intitulé “À l’encre de nos Silences” qui est un recueil de témoignages dont je suis le fil rouge en tant que présidente de l’ONG “N’aie pas peur” et d’une Bande dessinée “Philognon, une voix qui s’élève!” qui raconte les aventures de Philognon en tant que stagiaire dans les couloirs d’une direction du ministère du Cadre de vie au Bénin.

Quelles sont les thématiques abordées dans chacun de ces ouvrages et qu’est-ce qui motive le choix de ces sujets ?

Deux thématiques distinctes sont abordées dans les deux ouvrages, mais elles participent toutes à l’élimination des violences faites aux filles et aux femmes. “À l’encre de nos Silences” décrit la physiopathologie du traumatisme lié au viol.

En d’autres termes même si ce livre sonne comme un prolongement de mon premier ouvrage, il dévoile les souffrances psychologique, physique, économique qui submergent les victimes et survivantes d’une agression sexuelle à type de viol! L’objectif, pour nous, est de plaider pour un changement du regard de la société face à ces personnes et surtout pour que l’on revisite le mécanisme de riposte mis en place qui, de notre point de vue, ne tient pas suffisamment compte des victimes. Les procédures sont notamment lentes.

La plupart du temps, les gens plaident pour un règlement à l’amiable au mépris de la souffrance des victimes et survivantes. Parfois, on oblige les filles violées à épouser leur bourreau pour dire que nous sommes complètement à côté de la plaque en matière de prise en charge de ces personnes qui font tout de même entièrement partie de notre communauté.

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La bande dessinée traite du harcèlement sexuel érigé en normes dans nos administrations qui brise les rêves des filles et femmes, mais également constitue une sorte de corruption qui compromet la performance de ces administrations et entreprises. C’est un appel aux jeunes filles et aux jeunes femmes pour résister et compter sur leur force, mais également pour une culture de la dénonciation.

Après Bris de Silence, qu’es-ce qui justifie ces nouveaux choix dans le cadre de votre lutte en faveur des filles et des femmes ? Est-ce à dire que les phénomènes que vous avez toujours décrié sont toujours d’actualité dans notre société ?

Dans le domaine, rien n’est acquis. Les droits reconnus aujourd’hui peuvent être remis en question demain. C’est une veille permanente. En parlant de viol et de harcèlement sexuel, sur la toile vous pouvez constater que rien n’est gagné. Il n’y pas si longtemps, votre journal s’est révélé à travers le démantèlement d’un vaste réseau de corruption sexuelle à la GDIZ preuve que les dénonciations du 1er Mai, les réformes institutionnelles et juridiques n’ont pas suffit pour que tout ceci disparaisse par magie.

C’est un travail de longue haleine qui doit passer par l’éducation et le changement de mentalité de notre société. À quoi s’attendre ce jeudi 28 novembre 2024 à l’Institut Français de Cotonou ? Jeudi, ces deux ouvrages seront lancés officiellement et disponibles dans les librairies.

Il faut savoir que le livre a été préfacé par Michel Sidibé, l’envoyé spécial de l’ONU à l’Agence Africaine du médicament et ancien directeur exécutif de l’ONU SIDA et Secrétaire adjoint de l’ONU. C’est dire que hors de nos frontières, la question est d’importance et rallie beaucoup d’hommes pour une masculinité plus positive. Demain, il y aura toutes ces aînées héroïnes qui, avant moi, ont travaillé pour que le slogan « toutes les filles à l’école » soit une réalité.

Il s’agit entre autres de Me Marie Elise GBEDO, Me Alexandrine SAIZONOU BEDIE et je n’oublie pas Claudine PRUDENCIO, ancienne Présidente de l’INF marraine de l’événement.

Votre appel à l’endroit des femmes, des autorités gouvernementales et des organisations défendant la cause féminine.

J’appellerai les filles et les femmes à la culture de la confiance en soi et le travail qui restent la clé pour faire face au sexisme et aux violences à raison de sexe. Aux autorités gouvernementales, je plaide pour une meilleure prise en charge des victimes et survivantes de viol ou d’agression sexuelle.

Convaincue que l’éducation et l’art sont des outils avérés des transformations sociales, je plaide aussi pour que les livres aux programmes soient revisités pour cultiver la confiance en soi chez la jeune fille et le garçon en tenant compte des défis de notre époque.

Réalisation : La Rédaction

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