Opération anti-terroriste à la frontière burkinabè: 900 motos de marque Aloba et 160 tricycles saisis en route vers des groupes armés
📍La douane burkinabè coupe court à un convoi suspect en provenance de la Côte d’Ivoire, destiné à des réseaux terroristes
📍Le coût total estimé du convoi saisi est d’environ 800 millions
C’est une razzia pas comme les autres que vient de réussir la douane burkinabè. Pas moins de 900 motos de marque Aloba et 160 tricycles en provenance de la Côte d’Ivoire ont été interceptés ce vendredi. L’opération, menée par l’unité de veille de la douane frontalière de Niangoloko, jette un sérieux coup de projecteur sur les circuits d’approvisionnement logistique des groupes terroristes dans la sous-région.
La marque Aloba, discrète dans les concessions urbaines, est en revanche très populaire dans les zones de repli djihadistes. Léger, rapide, sobre en carburant, ce modèle a conquis les colonnes armées des groupes terroristes, au point de devenir leur véhicule fétiche. « Nous savons que ces engins sont devenus des outils de guerre pour les groupes armés terroristes », a déclaré un officier de la douane sous anonymat, casque encore vissé sur la tête et sourire en coin.

La saisie a été rendue possible grâce à un signalement reçu dans le courant de la semaine. Le convoi, sans documents clairs ni explication crédible, a fini par attirer l’attention des forces de sécurité. Une vérification rapide a suffi à lever tout doute : direction incertaine, documents falsifiés, et pas un mot sur les destinataires finaux. Bref, ça sentait la poudre sous le capot.
L’armée burkinabè, dans un communiqué bref, a annoncé que ces motos et tricycles ne dormiront pas dans un hangar. Ils seront réaffectés aux forces combattantes. Une manière de transformer le poison en remède. « Ce matériel va renforcer la mobilité de nos unités sur le terrain », a confirmé un haut responsable militaire à Ouagadougou, sans préciser la date d’entrée en service de ces deux-roues ex-rebelles.
Ce coup de filet, bien que logistique, n’est pas anodin. Il pose une nouvelle fois la question du soutien matériel aux groupes terroristes, et de la perméabilité des frontières régionales. Pendant que certains franchissent les lignes pour sauver leur peau, d’autres y font passer des moteurs pour faire parler la poudre.
Aloba, donc. Nom à retenir, mais surtout à surveiller. Pas pour son design, mais pour son pédigrée désormais bien établi dans les zones de non-droit.
Joseph Sossou