République Démocratique du Congo: Joseph Kabila déchu de son immunité, l’ancien président désormais justiciable

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L’Assemblée nationale congolaise acte une décision historique, ouvrant la voie à d’éventuelles poursuites judiciaires contre celui qui a régné sur la RDC durant près de deux décennies.

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C’est un tournant politique d’une ampleur inédite que vient de franchir la République démocratique du Congo. Dans un climat empreint de gravité et de tension, l’Assemblée nationale a voté, à une majorité retentissante, la levée de l’immunité parlementaire de l’ancien président Joseph Kabila Kabange, aujourd’hui sénateur à vie, conformément aux dispositions constitutionnelles.

Par ce vote, les représentants du peuple ont mis fin à un statut protecteur qui, depuis la fin de son mandat en janvier 2019, avait jusqu’alors soustrait M. Kabila à toute forme de reddition judiciaire. Cette décision, réclamée de longue date par certains segments de la société civile et une frange de l’opinion publique, intervient dans un contexte où les appels à la redevabilité et à la transparence ne cessent de croître.

Un séisme institutionnel aux ramifications incalculables

L’initiative, portée par une coalition parlementaire acquise à la majorité présidentielle, s’inscrit dans une dynamique que d’aucuns qualifient de « révolution judiciaire silencieuse », visant à rompre définitivement avec les pesanteurs d’un passé marqué par l’impunité des puissants. Les chefs d’accusation évoqués officieusement enrichissement illicite, détournements de fonds publics, violations graves des droits humains laissent entrevoir une tempête politico-judiciaire imminente.

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Si les soutiens de l’ancien président dénoncent une « chasse aux sorcières » téléguidée par le sommet de l’État, d’autres y voient l’affirmation d’un État de droit en gestation, désireux d’exorciser ses vieux démons.

Vers un précédent fondateur ?

Joseph Kabila, figure importante controversée de la scène politique congolaise, est désormais confronté à l’épreuve de la justice, dans un pays où les anciens chefs d’État bénéficiaient jusqu’ici d’une immunité de fait. Ce renversement de paradigme, s’il débouche sur des procédures effectives, pourrait ouvrir la voie à une jurisprudence audacieuse, plaçant la République sur les rails d’un nouvel ordre institutionnel.

Dans les rues de Kinshasa comme dans les cercles diplomatiques, la nouvelle fait l’effet d’un coup de théâtre. Reste à savoir si les institutions judiciaires, souvent fragilisées par des décennies d’instrumentalisation, sauront résister aux pressions et rendre un arbitrage équitable, à la hauteur de cette séquence historique.

L’histoire est en marche. Et elle pourrait bien s’écrire sans complaisance.

Joseph Sossou

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