Drame au fond des latrines dans la commune de Zè: Bébé largué dans un WC à Adohounsa, la mère identifiée et arrêtée
À Adohounsa, les cris d’un nourrisson remontés d’un WC ont secoué toute une communauté. L’affaire est bien là, un nouveau-né jeté dans des toilettes familiales, à dix mètres de profondeur. Une scène à la fois brutale et saisissante qui, mardi 24 juin 2025, peu avant 20h, a réveillé les instincts de solidarité d’un quartier populaire de Zè, dans l’arrondissement de Dodji Bata.
Tout commence par des enfants partis aux toilettes. Ils en reviennent affolés : un bébé pleure dans la fosse. Le père de famille vérifie. Des pleurs étouffés confirment le pire. Le quartier se mobilise. On brise le béton. Et au fond, entre boue et silence, une vie remonte. Une fillette, respirant encore.
Direction l’hôpital de la Croix de Zinvié. Grâce à une mobilisation spontanée, elle est prise en charge. Et pendant que les médecins s’occupent d’elle, la police ouvre une enquête.
Une apprentie couturière derrière le geste

Grâce aux premières investigations et à la collaboration des habitants, les forces de l’ordre identifient rapidement la mère présumée de l’enfant. Il s’agit d’une jeune apprentie couturière du quartier. Interpellée, elle passe aux aveux. Et ses déclarations ouvrent une autre affaire.
La fille, encore adolescente selon certaines sources, affirme avoir été enceintée par le mari de sa patronne. Elle raconte qu’elle se retrouve souvent seule à l’atelier les samedis, jour où les autres apprenties ne viennent pas. C’est à ce moment que le mari de la patronne vient, insiste-t-elle. Elle affirme avoir subi trois rapports sexuels de sa part.
Le mari de la patronne, confronté, aurait reconnu avoir eu deux rapports. L’homme est également placé en garde à vue. La jeune fille, comme lui, est désormais entre les mains du commissariat d’Adjan, en attendant leur présentation au parquet d’Allada.
Ce fait divers, au-delà de la violence initiale du jet d’un nourrisson dans une fosse, soulève plusieurs questions , abus d’autorité, grossesse non assumée, silence des adultes, marginalisation des apprenties dans certains ateliers?
L’enquête se poursuit. La fillette, quant à elle, poursuit son combat. Pour rester en vie. Pour comprendre un jour ce qui s’est passé.