Interview avec l’Ambassadeur d’Israël auprès du Bénin en fin de mission : « Malgré tout ce que nous affrontions, nous avons pu inviter des stagiaires béninois en Israël dans les domaines de l’agriculture et de la technologie. », déclare S.E.M. Rony Yedidia Clein

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Son Excellence Rony Yedidia Clein, Ambassadrice Extraordinaire et Plénipotentiaire de l’État d’Israël près le Bénin, avec résidence à Abidjan, est en visite à Cotonou. En fin de mission, la diplomate, qui totalise plus d’une trentaine d’années de carrière, est venue dire un « au revoir » à sa communauté et, surtout, aux autorités béninoises après trois ans de service. Elle a profité de l’occasion pour accorder une interview à la presse locale. Rony Yedidia Clein est ainsi revenue sur les domaines de coopération entre Israël et le Bénin, la guerre entre l’État d’Israël et le Hamas (Palestine), Israël et l’Iran, sans oublier les perspectives pour la paix dans la région.

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Le Potentiel : Qu’est-ce qu’on peut retenir de la coopération entre le Bénin et Israël durant ces trois dernières années ?

SEM Rony Yedidia Clein : Malheureusement, ces trois années ont été essentiellement marquées par les deux guerres que nous avons connues : la guerre du 7 octobre avec le Hamas et la guerre de 12 jours contre l’Iran. Mais malgré tout ce que nous affrontions, nous avons pu inviter des stagiaires béninois en Israël dans les domaines de l’agriculture et de la technologie. Nous étions également en partenariat avec l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique pour la pratique de la médecine nucléaire au Centre Hospitalier International de Calavi (CHIC). Je profite de l’occasion pour dire merci au Ministre des Affaires Étrangères, M. Bakari, qui a été d’un grand soutien pour nous dans cette coopération. Nous constatons que la coopération entre le Bénin et Israël s’est renforcée ; les deux pays se sont rapprochés davantage.

Comment se porte Israël après la guerre ?

Le président Trump a appelé la dernière guerre de 12 jours « la guerre du lion qui se réveille », parce qu’on a vu tout le peuple d’Israël se lever comme un lion qui dormait et qui s’est enfin réveillé. Ce que nos systèmes de sécurité ont révélé nous a fait comprendre que l’Iran, qui depuis des décennies menace Israël, atteignait désormais une capacité nucléaire qui pourrait être très destructrice. On s’est rendu compte que leur capacité d’enrichissement en uranium était autour de 60 %, et que c’était le moment parfait pour attaquer, parce que si on les laissait faire, ils allaient bientôt atteindre 90 %, et avec cela, la capacité destructrice aurait été fatale pour nous. Pendant ces 12 jours, plus de 800 missiles ont été lancés contre Israël. Notre système de défense aérienne a permis d’intercepter 94 % d’entre eux. Mais il y a 6 % de ces missiles qui ont réussi à nous toucher. Plusieurs centres de recherche ont été attaqués. Nous avons perdu 27 civils et un militaire. Imaginez si nous avions attendu plus longtemps pour agir : cela aurait été catastrophique pour notre sécurité.

Comment peut-on construire la paix avec les Palestiniens, les Syriens, les Iraniens et autres, maintenant que la guerre est terminée ?

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La guerre des 12 jours n’est pas véritablement terminée. Il s’agit d’abord d’un cessez-le-feu pour le moment. La guerre du 7 octobre est une guerre contre le Hamas. Nous ne sommes pas en guerre contre les Palestiniens, les Iraniens, les Libanais, nos voisins ; pas du tout. Nous sommes en guerre contre des systèmes, des extrémistes, des groupes terroristes qui constituent une menace pour l’existence de notre nation. Il y a encore beaucoup de choses que nous devons gérer avant de pouvoir dire que la guerre est terminée.

Nous voulons la paix avec nos voisins. Ce qui se passe aujourd’hui, c’est que le gouvernement iranien et le Hamas sont très en colère parce que, de plus en plus, des États signent les accords d’Abraham. Récemment, l’Arabie Saoudite était à la table des négociations, même si ce n’est pas encore signé. De la même manière que les Émirats Arabes Unis, le Bahreïn, l’Égypte et d’autres nations. Le but pour nous n’est pas d’être en guerre. Le but, c’est de préserver l’intégrité de notre territoire.

Quel est le souvenir que vous gardez du Bénin, et quel est le mot que vous laissez au peuple béninois ?

Je voudrais vraiment remercier le peuple béninois pour le soutien, pour l’amour que je ressens chaque fois que je viens en visite. Je voudrais remercier les autorités pour la coopération. Tout ce qu’Israël a pu apporter en termes d’échanges, de technologie agricole, d’innovation, je sais combien cela a eu d’impact. J’espère, à mon niveau, avoir contribué modestement à faire avancer ces problématiques. J’ai le cœur reconnaissant et je viens juste dire merci pour l’amour et le soutien.

À quand l’ouverture d’un siège pour l’Ambassade d’Israël à Cotonou ?

C’est une idée que j’aurais bien voulu défendre, mais sachez que nous avons des contraintes budgétaires. J’espère que, lorsque nous n’aurons plus beaucoup de guerres à gérer, nous disposerons de suffisamment de moyens pour pouvoir ouvrir une ambassade à Cotonou.

Transcription : Louis TOSSAVI

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