Communales 2020 : Les pertinentes raisons du maintien du 17 mai

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Avec les risques évidents de propagation, de contamination ; avec les pratiques usuelles de regroupements des populations pour l’activité politique et la batterie de mesures restrictives, une seule question se posait: le scrutin aura-t-il lieu le 17 mai comme initialement prévu ou irait-on vers un report ? Eh bien ! la question a été tranchée le mercredi 8 avril en fin de journée. En effet, le Président de la République et les présidents des Institutions concernées par le processus électoral des municipales et communales à savoir la Cour constitutionnelle, Cour suprême, la Haac, les ministères de la Justice, de la Communication, de l’Intérieur, des Finances ont tenu une visioconférence élargie à la Commission électorale nationale autonome (Cena). À la fin de la séance au cours de laquelle la Cena a fait le point des diligences qu’elle a déjà accomplies dans la perspective desdites élections et surtout de la suite du processus, les institutions ont toutes marqué leur accord pour la poursuite du processus avec la prise de certaines mesures visant à garantir leur bonne organisation. Le samedi 11 avril 2020 et s’inscrivant dans la consultation participative, la Cena et les partis politiques engagés dans le processus électoral, se sont entendus pour le maintien de l’échéance.

 

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Précautions et motifs du maintien du 17 mai

À la rencontre avec les partis politiques, la Cena leur a exposé les dispositions envisagées avec la décision du maintien actée et les motifs. Le maintien découle de la nécessité de tenir compte de l’impératif constitutionnel de continuité démocratique, qui voudrait que les élections se tiennent à bonne date. Le Bénin est au front contre le Coronavirus et dans ce cadre des mesures de prévention du Covid-19 sont édictées par le Gouvernement. Tenant compte de ce contexte particulier et pour ne pas fragiliser le dispositif de riposte qui produit déjà des résultats avec l’organisation des élections, le gouvernement préoccupé par la santé des populations a décidé de repenser la manière de faire la campagne électorale. Ainsi, celle-ci doit être compatible avec les exigences de sécurité que requiert le contexte particulier de la pandémie du Coronavirus. Il est utile de se souvenir que le Gouvernement n’a pas décrété, à ce jour, un confinement général empêchant les populations de vaquer à leurs occupations. Les administrations tournent, les marchés sont ouverts et les activités se poursuivent. Il n’y a donc pas de raison de reporter les élections, surtout que des mesures particulières sont envisagées pour qu’elles se déroulent bien.

C’est pourquoi, tenant compte de ce que les municipales et communales constituent un scrutin de proximité avec comme circonscription électorale l’arrondissement, le point fait par la Cena aux partis en lice renseigne qu’il leur est demandé de préférer les propagandes par voies médiatiques au lieu des meetings politiques qui génèrent par essence des regroupements. En plus des médias, l’usage de mégaphones portés par des véhicules en mouvement sera autorisé pour porter les messages politiques sans attroupements. Et des affiches de campagne pourront être apposées pour garantir la visibilité des candidats. Une campagne électorale menée essentiellement par voie de presse, c’est une approche réductrice pour les acteurs politiques. Mais un mémorandum renseigne qu’à la diligence de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication en définira les modalités pratiques. Il s’agira de mobiliser toutes les radios et télévisions publiques et privées du pays qui seront mises à contribution. Des plages horaires y seront organisées, à la charge de l’État, pour permettre à tous les partis politiques prenant part au scrutin de disposer du même temps d’antenne, pour s’adresser aux électeurs.

 

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Focus sur le jour du scrutin

Une chose est de circonscrire les campagnes électorales sur les médias, et une autre est de réussir à protéger les populations le jour du vote. Ici encore, les dispositions sont envisagées pour garantir la sécurité sanitaire des populations.

Aussi, en ce qui concerne le scrutin proprement dit, la Cena et les partis ont-ils convenu que les mesures de protection sanitaire doivent être particulièrement observées le 17 mai 2020. Il s’agira notamment : de faire observer la distance d’au moins un (1) mètre entre électeurs ; de les doter, de même que les agents électoraux, de masques de protection ; de mettre à disposition, sur les tables de vote, du gel hydroalcoolique aux fins d’aseptisation des mains avant et après le vote.

Dans le même ordre d’idée, la Cena est invitée à analyser la possibilité de disposer d’encre indélébile mélangée à de l’alcool sanitaire. Avec ces mesures envisagées à titre de précaution, on peut dire que les élections pourront se tenir à bonne date et honorer l’engagement démocratique. Le gouvernement du président Patrice Talon rassure déjà les différents acteurs engagés dans le processus électoral de jouer à fond sa partition. Il mettra toutes les ressources à disposition pour l’observance stricte des mesures barrières contre le Coronavirus même avec le vote.

Eudoxie Aklanty

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