Faux dans les marchés publics, détournements, corruption et autres magouilles : Ça vole toujours dans l’Administration publique

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Renforcer le système de contrôle, un devoir pour Talon

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Certains Béninois ont-ils un pacte de sang avec le vol, la corruption, le faux et autres magouilles contraires aux valeurs éducatives prônées au pays ? Répondre oui peut paraitre sévère. Et pourtant, face à l’évidence des faits, aucun esprit éclairé ne peut nier que le vice est pratiquement dans l’ADN de certains Béninois appelés à divers postes de responsabilité dans l’Administration publique.

À coups de réformes, le Président de la République, Patrice Talon, pensait exorciser le mal. Le cadre législatif institué a une portée dissuasive en raison des lourdes condamnations prononcées chaque semaine dans les tribunaux et notamment à la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET). Chassez le naturel et il revient au galop, dit-on. Le journal Le Potentiel connaît bien cet adage populaire. Son Département enquête et Investigation (Dei) est resté en alerte.

À l’affût des moindres faits suspects en lien avec la gouvernance publique, les éléments du Dei font un suivi rigoureux. Le naturel de certains Béninois est finalement revenu au galop. Nos sources remontent régulièrement à la coordination du Dei les faits de mauvaise gouvernance dans l’Administration publique. Au quotidien Le Potentiel, la démarche d’investigation repose sur le principe du contradictoire avec l’observance stricte des principes déontologiques et éthiques.

Malheureusement, la  »pagaille » dénoncée par le Président Talon aux premières heures de sa gouvernance colle bien à la peau de certaines autorités qui, délibérément et au mépris de la loi, dont entrave au droit d’accès à l’information publique. Saisies à maintes reprises par Le Potentiel, ces autorités esquivent les questions inscrites dans les correspondances, gardent un silence méprisant et parfois se refusent de donner suite aux courriers.  »Nous sommes des intouchables de la République ».

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C’est sous ce parapluie que la plupart des autorités saisies dans plusieurs affaires de malversations, de corruption, de gabegie et autres se cachent. Or, le peuple a droit à l’information. Ce n’est pas un choix, mais une obligation. À y voir de près, cette stratégie de fuite et d’évitement ne devrait pas étonner quiconque. Qui n’a rien à cacher n’attendrait pas seulement la nuit pour sortir. Les pratiques mafieuses initiées par des mafiosos continuent de dicter leur loi dans les couloirs de l’administration publique. La lutte sans merci engagée par le Chef de l’État contre la délinquance financière semble perdre en terreur. Les fameux  »intouchables de la République » n’ont plus peur de rien.

La CRIET, les tribunaux, la Brigade économique et financière… toutes ces structures qui portent le combat contre les faussaires ne font plus peur à personne. Retour à la case départ. «Je peux m’en mettre plein les poches sans craindre le risque d’être interpellé ou de me retrouver en prison». C’est la nouvelle phrase qui donne le ton des choix dans la gestion sur la chaîne de la commande publique et sur la chaîne des services publics en général. Surfacturation, faux marchés publics, détournements… célèbrent leur grand retour dans l’Administration publique.

Le vol a la peau dure et mobilise des réseaux de cadres et d’autorités. Le Président de la République Patrice Talon a-t-il failli dans sa volonté d’enrayer la fraude dans l’Administration ? Non. À tout point de vue, cette volonté bute contre les sales habitudes longtemps banalisées. Voler, au fil du temps, semble devenir normal chez certains Béninois appelés à gérer le bien public. Mais, l’État doit reprendre du souffle pour trouver des moyens nécessaires aux fins d’extirper de l’Administration publique les faussaires et autres autorités devenues championnes dans la magouille. Sur ce chantier, les rapports d’audits des Inspections générales des ministères (Igm) et ceux des Inspections générales des finances (Igf) déjà bouclés devraient être publiés.

Les fautes qui méritent des sanctions pénales devraient être envoyées devant les juridictions. La justice saisie aura ainsi l’occasion de faire rendre gorge. Il ne doit plus être possible de  »manger illicitement et impunément » l’argent des pauvres contribuables au Bénin. Au-delà de tout, il est aussi souhaitable que des contrôles renforcés s’effectuent autour des projets financés directement, soit par l’État, soit par des partenaires financiers. C’est là-bas aussi que le vol est pratiqué. Les magouilles déguisées existent encore dans les milieux des services financiers, la passation des marchés publics avec les Prmp, et les ordonnateurs du budget. Fouiller en profondeur la gestion sur toutes ces chaînes-là permettra de nettoyer l’ivraie dans l’Administration publique.


Pour continuer à avoir des résultats dans cette lutte contre les faussaires, le Président de la République Patrice Talon qui fait déjà assez, devra renforcer les mécanismes de contrôle. Seule option pour sécuriser les ressources de l’État.

Brivaël Klokpê Sogbovi

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