Défaillance dans l’exécution des marchés BTP et autres au Bénin : Des morts chefs d’entreprises, la fraude 360° des hommes d’affaires

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Sur la chaîne économique, les hommes qui y sont actifs à la recherche du gain frais et du gain à tout prix ne manquent pas d’ingéniosité. Quoique avilissante pour les valeurs patriotiques à observer, l’ingénierie de la fraude à 360° est plus que jamais l’option de certains opérateurs économiques ici au Bénin. Ces hommes d’affaires véreux, comme on aime les appeler, viennent d’innover.

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Une innovation dans la fraude qui consiste à créer des sociétés au nom des personnes décédées pour ensuite gagner des marchés avec lesdites sociétés. La stratégie est simple. Ces délinquants habillés en opérateurs économiques s’arrangent pour avoir des pièces d’identités de personnes décédées. On le sait, le poids cultuel ne facilite pas toujours la déclaration systématique des décès dans les familles. Profitant de ce contexte et d’une complicité avérée ou non des familles ou des services administratifs, ces opérateurs économiques parviennent quand même à mettre la main sur les pièces d’identités des personnes décédées.

Dès qu’ils obtiennent les pièces, ces fraudeurs en chef déguisés en homme d’affaires utilisent lesdites pièces pour des dossiers de création des entreprises et autres structures. Ensuite, les fraudeurs en chef vont utiliser ces entreprises et structures créées avec l’identité des morts pour soumissionner à des marchés. C’est ici que commence le coup fatal porté à l’économie nationale. Non seulement les opérateurs économiques violent la loi en créant des sociétés avec des pièces d’identités de personnes décédées, mais le comble, et pour la plupart du temps, ils ne respectent pas les cahiers de charges une fois les marchés gagnés.

Conséquence, les chantiers sont soit abandonnés soit mal réalisés. Les corps de contrôle des structures étatiques n’arrivent jamais à rencontrer les promoteurs des structures. Ce n’était d’ailleurs pas surprenant puisque ces promoteurs sont, dans la réalité, décédés. À titre illustratif, un bâtiment mal réalisé dans la ville de Cotonou est dans le viseur des structures des corps de contrôle depuis un moment. Mis au courant par ses sources, et comme à ses habitudes, le Département enquête et investigation (Dei) de votre journée Le Potentiel a entrepris des démarches aux fins de creuser ce dossier.

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Mais les équipes du Dei se sont retrouvées dans l’impossibilité de trouver le propriétaire de l’entreprise adjudicataire incriminée dans ce dossier de bâtiment mal réalisé. Une situation bizarre et embarrassante qui met le DEI et les corps de contrôle face à l’équation des fantômes propriétaires d’entreprises. C’est peine perdue que de chercher à échanger avec des fantômes ! Les vrais propriétaires de ces entreprises fautives sont bien vivants et roulent dans le pays. Mais ils ne peuvent être inquiétés si facilement puisque légalement ils ne sont mêlés à rien. Leurs pièces d’identité ne figurent nulle part dans la création de ces entreprises.

Selon les sources confidentielles du Dei, l’objectif sournois visé par ces opérateurs économiques auteurs de l’usage frauduleux de l’identité des morts est d’échapper aux contrôles éventuels et réussir enfin à déclarer les sociétés en faillite dès qu’ils finissent maladroitement l’exécution du marché. Face à l’impossibilité de connaître les promoteurs fantômes des entreprises, le Dei du journal Le Potentiel n’a pu poursuivre ses investigations.

Pendant ce temps, les auteurs de ce crime se la coulent douce à l’abri des regards. Mais ce fait ne devrait pas être toléré dans un pays en construction où tout est priorité. Les autorités compétentes sur la chaîne de la commande publique devraient redéfinir les niveaux d’évaluation des offres et corser les filtres avec les niveaux de contrôle avant l’attribution des marchés. Il s’agira aussi de revoir les mécanismes de création des entreprises pour éviter l’usage frauduleux de l’identité des personnes décédées par des tiers avides de l’argent sans effort.

En premier lieu, le Président de la République Patrice Talon, champion dans la lutte contre la délinquance sous toutes ses formes, devra prendre son bâton de pèlerin pour une traque sans relâche contre ce phénomène qui ruine l’économie béninoise. Tôt ou tard, les auteurs devront rendre des comptes. Et les acteurs de la chaîne pénale joueront un grand rôle. À suivre…

Brivaël Klokpê Sogbovi

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