???? [EXCLUSIVITÉ] Rapport d’un expert judiciaire dans l’affaire «Carlos Adohouannon/Dgi»: un séisme magnitude 9 s’annonce

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• Acteurs politiques et hauts cadres aux portes de l’enfer

• La prison ou rien pour certains

Le temps de la justice est celui qui allie méthode, rigueur et recherche d’éléments d’objectivation des faits et discours tenus par des inculpés dans une affaire. C’est bien ce temps que suit depuis quelques mois, la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET) dans la rocambolesque affaire « Carlos Adohouannon», du nom de cet ex-régisseur de la Direction générale des impôts (Dgi) désigné comme le cerveau du vol de plusieurs milliards FCFA dans le caveau de la même structure.

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Alors que la procédure judiciaire suit son cours et que cinq personnes sont depuis derrière les barreaux, la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme a commis un expert judiciaire dont le rôle n’est pas de culpabiliser ou d’innocenter l’un quelconque des prévenus dans cette affaire de vol de milliards FCfa. Le cahier des charges de l’expert judiciaire est clair. Il s’agit pour lui de documenter les faits, de les démontrer avec des éléments précis et cohérents et de prendre part à l’audience lors du jugement. Le rôle de l’expert judiciaire commis par la Criet est donc d’apporter la lumière sur certains aspects techniques du dossier déjà en instruction. Aux juges en charge du dossier, l’expert judiciaire est commis pour donner un avis sur des points techniques précis. Selon nos sources, le rapport de l’expert judiciaire (dont nous taisons le nom) a été déposé il y a quelques jours à la commission judiciaire en charge de l’instruction. Ledit rapport est ultra confidentiel. Mais la rédaction de votre Journal Le Potentiel a, grâce à son réseau d’informations, eu les grandes lignes et les grandes conclusions du rapport de l’expert judiciaire. Nous n’avons cependant pas eu l’accord de nos sources pour publier des extraits de ce rapport. Mais la lecture des grandes lignes et des grandes conclusions permet de dégager des points d’intérêts tout aussi graves les uns après les autres. Le rapport de l’expert judiciaire est un rapport très accablant qui va secouer la République. Les faits établis et les avis motivés de l’expert judiciaire dans son rapport vont, à coup sûr provoquer un séisme. Des noms d’acteurs politiques influents, des cadres de haut niveau dans l’administration et autres sont cités dans le rapport de l’expert judiciaire. Les avis motivés de l’expert judiciaire reversés aux juges ne sont nullement de nature à assurer la quiétude de ces hommes politiques et hauts cadres de l’administration. Au vu de leurs niveaux d’implication à des degrés variés, des sanctions devraient tomber sur chacune des têtes de ces hommes politiques et cadres supérieurs. Des biens immobiliers et autres avoirs de ces personnes visées dans le rapport de l’expert judiciaire seront probablement saisis.

Rappel des faits…

Pour rappel, en 2019, l’opinion publique a suivi avec indignation, l’éclatement de l’affaire de disparition mystérieuse de plusieurs milliards francs CFA à la Dgi. Il s’agit de fonds logés dans le caveau tenu par Carlos Adohouannon, régisseur de la Dgi au moment du forfait. Principal accusé dans cette rocambolesque affaire, l’ex-régisseur de la Dgi Carlos Adohouannon avait pris ses jambes à son cou. En septembre 2020, il a été arrêté par Interpol à l’aéroport de Dakar au Sénégal puis extradé au Bénin. Au cours des auditions qui ont suivi son transfèrement en prison à Akpro Missérété, les confidences de Carlos Adohouannon ont mis en cause plusieurs hauts cadres de la Dgi, des supérieurs hiérarchiques. Tous ont été interpelés par les juridictions avec fortunes diverses en termes de détention, de mise sous contrôle judiciaire, etc., Carlos Adohouannon est en prison depuis le 17 septembre 2020. Blaise Salanon, le féticheur de l’ex-régisseur de la Dgi Carlos Adohouannon est aussi en prison. Dans la même dynamique, l’épouse de Blaise Salanon qui était en service dans une banque de la place ainsi que son beau-père ont aussi été arrêtés et jetés en prison depuis. Tous les trois sont impliqués dans le vol des milliards FCFA à la Dgi. Blaise Salanon est poursuivi pour complicité de détournement de deniers publics, recel et associations de malfaiteurs. Toujours dans ce dossier, Lambert Gustave Ablé, le directeur de la gestion des ressources (Dgr) à la Direction générale des impôts est aussi en prison. Il a été placé sous mandat de dépôt le vendredi 9 octobre 2020 par le parquet spécial de la Criet. Lambert Gustave Ablé aurait usé de son pouvoir d’autorité, de chef hiérarchique pour prendre une somme de 3 milliards FCFA dans le caveau tenu par l’ex-régisseur de la Dgi Carlos Adohouannon. Le même Dgr aurait émis des chèques à blanc pour empocher plusieurs milliards FCFA qu’il aurait mis dans un circuit de placement d’argent moyennant un taux d’intérêt. Pour compléter ces informations, on retiendra des aveux de Carlos Adohouannon qu’une partie des fonds ainsi détournés a été investie dans une structure de placement d’argent moyennant des taux d’intérêt stratosphériques avec la complicité de certains cadres de la Dgi ; une autre partie a été décaissée clandestinement au profit de certains fonctionnaires et supérieurs hiérarchiques de la Dgi avec des promesses d’achat de maison à Dubaï, et d’autres parties encore ont fait l’objet de diverses transactions officieuses. Les fonds détournés constituent les pénalités et amendes payées par le contribuable. Une partie de ces amendes sert de prime aux travailleurs de la Dgi en guise de motivation. Même si la pratique est bien encadrée par les textes, la traçabilité et les garde-fous autour du stockage des fonds restent flous. Avec le rapport de l’expert judiciaire qui vient de tomber, une nouvelle étape va démarrer dans cette affaire scandaleuse de vol de plusieurs milliards FCfa à la Direction générale des impôts.
Rose .H

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