Proxénétisme et trafics connexes au Bénin: à Bohicon, des filles transformées en esclaves sexuelles

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• Entre 1 et 2 millions FCFA exigés par les proxénètes

• La brigade des mœurs censée résoudre ce problème est dépourvue de moyens

Banniere carrée

Dans un monde où la crise des valeurs s’étend et où tous les moyens semblent être bons pour s’enrichir, certains hommes et femmes n’ont plus d’égards pour le principe d’inviolabilité de la personne humaine. Constitués en réseau de trafiquants de tous genres, ces acteurs sans scrupule n’hésitent plus à embarquer des filles dans un trafic aussi répugnant qu’ignoble. Il s’agit du commerce de sexe à temps et à contretemps et contre le gré des victimes expatriées ou dans une moindre mesure locales. Les faits dont il s’agit se déroulent à Bohicon, quartier Ahouamè, département du Zou. Les premières informations parvenues à notre rédaction obligent à parler d’acte de proxénétisme. Selon nos sources, dans cette localité à Bohicon, un marché noir et fleurissant s’anime avec des promoteurs de divers actes de trafic sexuel. Les filles enrôlées dans cette sale affaire de  »travailleuse de sexe » ont pour la plupart des origines nigérianes. Selon nos sources, certaines personnes ramènent depuis le Nigéria (pays voisin au Bénin) des filles à qui des contrats de serveuses de bar et buvette sont promis. C’est donc sur la base de : « j’irai au Bénin travailler dans un bar et gagner de l’argent », que les filles acceptent venir au Bénin. Seulement qu’elles sont loin d’imaginer l’enfer qui les attend une fois sur place. Nos sources précisent qu’une fois sur place, les promoteurs du proxénétisme ayant trompé et ramené les filles au Bénin imposent à ces dernières des activités sexuelles à but lucratif. En réalité, les interlocuteurs des filles sont dans le proxénétisme. Et c’est en quête, disons-le ainsi, de la main-d’œuvre pour alimenter leur marché noir sexuel qu’ils vont bluffer les pauvres filles nigérianes pour les ramener au Bénin. « Une fois arrivé ici, on leur impose le sexe avec des pratiques de charlatanisme», a lancé une source du journal Le Potentiel. Une autre source précise que les proxénètes exigent des filles transformées en esclaves sexuelles de faramineuses sommes d’argent qui vont jusqu’à deux millions de francs CFA. Sur quelle base ou à quelle fin ces fonds sont exigés des filles ? Personne ne le sait. Mais nos sources renseignent que les filles sont alors soumises à un rythme d’activités sexuelles qui sort de l’entendement et ceci contre leur gré afin de pouvoir payer aux proxénètes les millions FCFA exigés. Bien entendu, les filles sont obligées de faire, sur plusieurs années, ce commerce sexuel destiné à générer de faramineuses sommes d’argent. Le marché noir du proxénétisme est donc devenu la nouvelle source d’enrichissement à Bohicon. Certaines sources, sans être précises, soupçonnent des niveaux de complicité dans des hauts lieux. À les en croire, c’est cette complicité qui rend « intouchables » les proxénètes qui tirent profit de l’exploitation sexuelle des filles. Avec ce sombre tableau, il est urgent pour les pouvoirs publics qu’ils se saisissent du dossier, non seulement dans la commune de Bohicon, mais aussi un peu partout dans les autres villes du Bénin où, il est à parier que des réseaux de proxénètes opèrent. Sur la ligne de front pour traquer et mettre d’état de nuire ces proxénètes, devrait se retrouver la brigade des mœurs. Mais cette Brigade des mœurs est presque paralysée sur l’aspect réactivité depuis l’incident avec une autre proxénète (la dame J.) de Porto-Novo. Dans cette affaire, les responsables de la brigade des mœurs ont été enfermés pour 60 jours avant d’être libérés il y a quelques jours seulement. Les nouveaux agents affectés à la brigade des mœurs sont majoritairement des femmes. En plus, le seul véhicule de la brigade des mœurs ne serait plus fonctionnel au poste. Ce véhicule aurait été envoyé dans une autre unité de sécurité dans le département du Mono. Ce faisceau d’éléments, et on peut le comprendre, a sans doute tiédi la réactivité des agents de la brigade des mœurs. Et pendant ce temps, des proxénètes se la coulent douce sur le dos de pauvres filles manipulées, transformées en esclaves sexuelles et soumises à des traitements dégradants. Les pouvoirs publics sont attendus au tournant de cette affaire. À suivre…

Brivaël Klokpê Sogbovi

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