Marchés publics et corruption dans les institutions : La Criet frappe la Haac, 2 cadres en prison

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Raimi Abdoul Moussa Batoko et Ange Ahlan écroués vendredi dernier

Plusieurs autres cadres bientôt interpellés

Ils n’auront eu aucune chance ce vendredi 13 octobre 2023 devant le parquet spécial de la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET). D’un côté, Raimi Abdoul Moussa Batoko, ancien Daf de la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (Haac) et de l’autre, Ange Ahlan, fonctionnaire de la Haac, et assistant de la Personne responsable des marchés publics (Prmp) jusqu’à un passé récent. Les deux hommes ont été écroués en prison par les magistrats de la CRIET après une procédure qui a démarré depuis quelques jours.

Que reproche-t-on aux deux messieurs ayant pour dénominateur commun le service à la Haac ? Selon nos sources, Raimi Abdoul Moussa Batoko et Ange Ahlan sont poursuivis pour des faits présumés de corruption dans les marchés publics dans deux différents dossiers. Si le premier dossier n’a pu permettre d’avoir des éléments à charge, le second dossier a permis aux fonctionnaires de l’administration judiciaire de collecter des éléments accablants. Selon nos sources, Ange Adandedjan, le plaignant dans ce second dossier a été déterminant dans la collecte des éléments à charge. Ange Adandedjan est un ancien fonctionnaire de la Haac. Admis à faire valoir ses droits à la retraite, Ange Adandedjan va créer une entreprise. Nos sources informent que c’est avec cette entreprise qu’il a postulé et a gagné un marché public à la Haac. Mais la suite ne sera pas du tout plaisante pour Ange Adandedjan. Dans la procédure de paiement des fonds liés à l’exécution du marché public, Ange Adandedjan va se plaindre, audio à l’appui, d’avoir été grugé.

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Réclamation d’argent et autres demandes de pots-de-vin… sont entre autres objets de sa colère. Se sentant lésé, Ange Adandedjan avait alors saisi l’Autorité de régulation des marchés publics (Armp) à travers une dénonciation. Parallèlement, le plaignant avait aussi saisi d’autres structures comme la Brigade économique et financière (Bef), bras armé et opérationnel de la Criet. Dans la foulée de cette saisine, les acteurs de la chaîne pénale ont instruit le dossier. Les deux mis en cause, Raimi Abdoul Moussa Batoko et Ange Ahlan ont été écoutés sur procès-verbal et mis sous convocation par la Bef. Le vendredi 13 octobre 2023, les deux hommes seront déférés au parquet de la Criet. Nos sources informent que Raimi Abdoul Moussa Batoko et Ange Ahlan n’avaient pratiquement aucune chance de regagner leurs domiciles respectifs une fois à la Criet, tant les éléments à charge étaient scrutés de près par les magistrats du parquet, le juge d’instruction et le juge de la liberté et de la détention. Mauvaise nouvelle pour l’ancien Daf de la Haac Raimi Abdoul Moussa Batoko et l’ancien assistant de la Prmp de la Haac Ange Ahlan, le magistrat de la CRIET a décidé de les placer sous mandat de dépôt. Une privation de liberté pour mieux fouiller et élucider cette affaire de corruption à mille facettes.

Le plaignant et les deux accusés ont tous des liens professionnels avec l’institution de régulation des médias. La Bef et la Criet n’ont pas encore fini de roder autour des cadres de la Haac. Selon nos sources judiciaires et policières, au regard des déclarations contenues dans les procès-verbaux et autres pièces à conviction, des audios et autres, des interpellations d’autres cadres de la Haac s’annoncent. Il s’agit d’éléments accablants qui vont ouvrir les portes de la prison à d’autres cadres impliqués dans les actes de magouilles à partir du dossier de corruption en cours. Pour le journal Le Potentiel, les informations récentes d’interpellation des cadres de la Haac ne sont pas surprenantes. En bon fantassin du droit de savoir des citoyens, Le Potentiel avait alerté depuis quelques mois plus tôt que la prison rôdait autour de cinq (5) cadres de la Haac y compris le Daf, qui avait été finalement interpellé par la Bef.

Par ailleurs, d’autres cadres de la Haac ont été écoutés par les magistrats notamment un chef service dont nous taisons volontairement le nom pour l’instant. Le mauvais sort des cadres souillés ou présumés souillés n’est pas encore conjuré à la Haac. La Criet frappera encore bientôt les portes de l’institution de régulation des médias. À suivre…

Brivaël Klokpê Sogbovi

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