Tribune : Le chercheur en études interculturelles et postcoloniales Jean-Claude Yevi plaide pour une reconnaissance complète des rois et chefs traditionnels au Bénin

Dans une tribune engagée, Jean-Claude Yevi, chercheur en études interculturelles et postcoloniales, plaide pour une reconnaissance pleine et entière de la chefferie traditionnelle au Bénin.

Alors que le pays vient d’adopter une loi encadrant leur statut, l’auteur met en lumière le rôle essentiel que jouent les rois et chefs traditionnels dans la cohésion sociale.Loin d’être de simples héritiers d’un passé symbolique, ces figures endogènes disposent d’un capital de légitimité unique, forgé par l’histoire, la culture et la proximité avec les populations.

Médiateurs naturels, ils désamorcent les conflits, réconcilient les familles et facilitent le dialogue social grâce à une connaissance fine des dynamiques locales.Mais leur rôle va plus loin : ils servent aussi de traducteurs sociaux entre l’État et les citoyens, permettant une meilleure appropriation des politiques publiques.

Pour Jean-Claude Yevi, les inclure dans les mécanismes de gouvernance ne signifie pas un retour au féodalisme, mais bien l’ancrage d’une modernité plurielle et enracinée.

Dans un contexte global de crise des repères, ces médiateurs du quotidien apparaissent comme des piliers de stabilité, capables de porter un projet de paix durable. Le chercheur appelle ainsi à structurer, accompagner, mais ne pas instrumentaliser leur rôle, afin qu’ils contribuent pleinement à bâtir une société plus juste et harmonieuse.

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