Le Rev Pasteur Augustin Sossa invité de l’émission zone franche de Canal3 Bénin: la crise au sein de la MEF en bloc et en détails

0 89

Le président fondateur de l’église Mission Évangélique de la Foi (Mef) était l’invité de l’émission Zone Franche de ce dimanche 4 juin 2023 sur Canal 3 Bénin. Le Révérend pasteur Augustin Gbedjinou Sossa Toudji a dit sa part de vérité sur la crise qui secoue son église depuis quelques années. D’entrée, l’homme de Dieu a fait un rappel sur les moments forts ayant conduit à la création de l’église Mef.

Un parcours de combattant…

Selon l’invité de Christian Adandedjan et Franck Ahounou, le message de Dieu lui est parvenu en 1965 alors qu’il était encore membre actif de l’église Apostolique du Bénin. C’est ainsi qu’il s’est lancé dans les voyages et s’est retrouvé en Côte d’Ivoire à Abidjan pour la noble cause. Rappelant les grandes dates qu’il dit ne jamais oublier, il indique que le 13 octobre 1973,il a été saisi de nouveau par Dieu pour évangéliser et prier pour les malades. En 1974, Dieu a voulu qu’il revienne au bercail pour poursuivre l’œuvre entamée. « 1974, je voulais même créer une église. Je voulais poser la plaque quand j’ai entendu la voix. Dieu me parle: ne pose pas la plaque, va au Nigeria. C’était à Agontikon chez moi, dans la maison de ma mère », a laissé entendre le Révérend Pasteur Augustin Gbedjinou Sossa Toudji. Sa nouvelle aventure a donc commencé au Nigeria où 2 semaines après sa descente, il a connu son premier miracle en prêchant en yorouba sans même avoir appris la langue. Il déclare: « D’abord quand j’étais parti, je ne comprenais pas le yorouba ni l’anglais. 2e semaine à trois heures du matin, je priais quand j’ai commencé à parler en langue, j’ai commencé à parler le yorouba. Dieu a fait son travail (…) C’est le premier miracle que Dieu a fait avec moi au Nigeria », a-t-il poursuivi. En 1980, Dieu l’appela de nouveau pour revenir au Bénin. C’était au temps de la révolution où aucune religion n’était prisée au Bénin. « Dieu m’a dit que : tu es la clé que je veux utiliser pour ouvrir les portes de l’évangile au Bénin », a-t-il précisé.
D’après les explications de l’homme de Dieu, il a commencé l’évangélisation dans la maison de sa maman à Agontikon C 1117. Tout est parti en effet le 26 octobre 1980 avec les petits enfants. L’homme parcourait des kilomètres pour prêcher la parole de Dieu et convier les gens à venir à la maison. C’est ainsi, en 1981 il a connu la visite d’une vague de jeunes. Des jeunes à qui il a donné guérison et qui ont fait venir d’autres fidèles. Avec des jeunes qu’il avait sous la main, très vite, il a constitué les dossiers pour formaliser l’église. En 1983, il a donc reçu l’autorisation. « C’était tous des élèves, aucun d’eux n’avait le Bac. Ceux qui se disputent avec moi aujourd’hui. L’un est venu en 1981, un autre en 1984, puis 1986 et 1988. Je connais leur date de naissance dans la foi. Je suis leur papa », fait-il remarquer mettant l’accent sur la crise qui secoue l’église ces dernières années. Revenant sur le parcours élogieux qu’a eu l’église jusque-là, il indique que Dieu lui a donné la grâce d’aller dans beaucoup de pays d’Afrique et d’Europe où il a implanté l’église Mef. À l’en croire, les premières difficultés ont commencé lorsque dans les textes, il n’a pas été précisé les dispositions à prendre pour ouvrir un compte au nom de l’église. D’autres difficultés se sont ajoutées jusqu’en 2011 où le père fondateur de l’église Mef dit avoir invité certains collaborateurs pour toiletter les textes. Selon ses dires, ces collaborateurs étaient au nombre de 6, dont 2 expatriés. Les 4 autres à l’en croire sont en effet les dissidents d’aujourd’hui. Au cours de la réunion de toilettage, le Révérend Pasteur explique qu’au point 26 des textes, il a souhaité à l’époque que les ouvriers aillent à la retraite à 70 ans, mais le père fondateur non. Chose validée à l’unanimité. Sur ce dernier point, « Akogbè Ulrich a proposé qu’on ne mette pas mon nom, mais que l’on inscrive que le pasteur a le plein pouvoir exceptionnel de ne pas aller à la retraite. C’est bien précisé dans les textes que les ouvriers iront à la retraite à l’âge de 70 ans, mais pas le fondateur que je suis », va-t-il souligner. Il ajoute : « C’est moi je les ai engagés, formés et répartis dans les églises. C’est moi je les paie. Ils sont mes employés. Ce sont mes enfants, les fruits de mon apostolat », déplorant le fait que ce soit ces derniers qui se liguent contre lui aujourd’hui voulant lui arracher son église.

Début de la fronde

Poursuivant son exposé, le pasteur Augustin Gbedjinou Sossa Toudji fait savoir qu’en 2019, il a eu ses 70 ans et lors de la convention de l’église, le Secrétaire général prend un papier sur lequel il inscrit que les membres de l’église se sont réunis et ont décidé d’envoyer le pasteur à la retraite. Ainsi donc son adjoint prend la relève et assure la présidence. D’où un soulèvement au niveau des fidèles qui ont failli en venir aux mains, n’eût été l’intervention du père fondateur pour calmer les ardeurs. « J’ai dit, ne vous affolez pas. Celui qu’on n’a pas installé, on ne peut pas le désinstaller. C’est comme ça que la lutte a commencé », déclare le Révérend Pasteur. Il ajoute: « ils sont au nombre de 4, les dissidents. N’ayant pas eu gain de cause, ils sont allés à la banque avec l’aide d’un huissier pour bloquer le compte de l’église soi-disant être majoritaires dans l’équipe dirigeante. Les problèmes ont commencé. Ils ont fait croire aux fidèles que c’est moi qui ai bloqué les comptes ». Les problèmes sont demeurés jusqu’au 12 décembre 2021 où les dissidents ont voulu installer un nouveau président. C’est la goutte d’eau qui a débordé le vase et les deux camps se sont retrouvés devant la justice. À cet effet, « dans le jugement du 27 janvier 2023 de la Cour d’appel, il est précisé que la réunion extraordinaire du 15 octobre 2019 a été convoquée et tenue en violation des prescriptions des articles 23, 24 et 26 des statuts de l’association dénommée Église Évangélique de la Foi Internationale ; annule tous les actes et décisions issus de la réunion extraordinaire tenue le 15 octobre 2019 au centre évangélique de la cité de l’espoir sise à Djisoukpa commune de Ouidah ; dit que le Révérend Pasteur Augustin Gbedjinou Sossa Toudji demeure le seul Président de l’Association dénommée MEF », rappelle l’invité de Zone Franche. L’homme s’étonne qu’une semaine après cette décision qui le rétablit dans ses droits, le même juge revienne pour lui donner un sursis avec une autre interprétation de la décision qui parle cette fois-ci de Gofament une église de Nigeria comme instance faîtière et qui doit décider de l’envoyer à la retraite. « Je n’ai aucun rapport de paternité avec Gofament. Je ne suis pas sous leur autorité. Ceux qui sont à couteaux tirés avec moi sont mes enfants que j’ai formés. C’est eux qui se soulèvent contre moi pour m’arracher mon église. C’est une rébellion pure », dénonce le Révérend Pasteur. Allant un peu plus loin dans ses déclarations le pasteur fait observer que le 15 mai 2023, il a pris une décision pour expulser les 4 dissidents de son église. C’est étrange selon lui que ces derniers sortent une décision le 17 mai 2023 qui les autoriserait à élire un autre président.

Banniere carrée

Pistes pour une sortie de crise

Pour l’heure, l’affaire est devant la cassation pour situer les uns et les autres à en croire le Révérend Pasteur Augustin Gbedjinou Sossa Toudji. Toutefois, il souligne que l’arbitrage du Chef de l’État est sollicité pour une sortie de crise. « Tous ceux qui se soulèvent contre moi sont les fruits de mon apostolat. S’ils ont soif d’être fondateur, qu’ils aillent créer leurs propres églises. Ce n’est pas l’église que moi j’ai créée qu’ils vont venir m’arracher », martèle l’homme de Dieu qui précise que sa vision n’est pas de demeurer éternellement président, mais d’attendre jusqu’à ce que Dieu lui indique la personne qui doit prendre la relève.

Quid des fidèles victimes de cette guerre de leadership

Sur la question le Révérend Pasteur Augustin Gbedjinou Sossa Toudji explique qu’il leur revient de savoir distinguer le vrai du faux. « Je sais que les fidèles que j’ai enseignés sont sages et ils ne vont pas suivre les mercenaires, mais le berger », a laissé entendre le Révérend Pasteur. Pour conclure, le pasteur, père fondateur de l’église Mission Évangélique de la Foi Internationale Augustin Gbedjinou Sossa Toudji dit être convaincu que la victoire sera de son côté à l’issue de cette guerre.

Abbas Titilola

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

error: Content is protected !!